« 3 294 personnes assassinées en 4 ans », rappelle le RNDDH recadrant l’État haïtien

Les Nations Unies ont réalisé, du 24 janvier au 4 février, la 40e session d’Examen Périodique Universel. L’instance internationale, au cours de cette rencontre, a évalué la situation des droits humains dans 12 pays, dont Haïti, pays où les autorités ont laissé croire qu’au cours des quatre dernières années, des efforts avaient été consentis pour le respect et la protection des droits de l’Homme. En guise de rectification, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a publié un rapport, ce jeudi 3 février 2022, dans lequel il rappelle les principales violations de droits en Haïti, particulièrement l’assassinat de près de 3 500 personnes de 2018 à 2021.

Au total, 3 294 personnes ont été assassinées en Haïti entre 2018 et 2021, parmi elles, 153 policiers, rapporte le RNDDH. L’année accusant le plus haut taux de crime est 2020 avec 900 cas d’assassinat. De même, l’organisation rappelle que depuis 2018, la population assiste à la gangstérisation sans frein du pays où chaque département a au moins un gang. De plus, la création du G9, en 2020, a favorisé des massacres en série, causant la mort de 461 personnes, 144 autres blessées et 33 femmes violées.

Également, poursuit l’institution de défense des droits humains, au moins 694 enfants sont devenus orphelins au cours de ces dernières années. Les pertes sont énormes alors que, regrette le RNDDH, aucune enquête judiciaire n’a encore abouti autour de ces événements sanglants sans compter que depuis juin 2021, les quartiers de Martissant et Fontamara sont sous le contrôle de gangs, livrés à une bataille sans fin où les énormes pertes ne sont pas encore quantifiées, hormis la situation de Croix-des-Bouquets, contrôlé par « 400 mawozo ».

Le RNDDH fait état également, entre 2018 à 2021, d’une violation de la liberté d’expression et du droit à l’information. Sur cette base, il cite des manifestations antigouvernementales réprimées sévèrement par la Police et le cas des différents journalistes assassinés, dont Vladjimir Legagneur, Rospide Pétion, Néhémie Joseph et Diego Charles. Aussi, le RNDDH rappelle les cas des véhicules et/ou des locaux de la Radio Télé Ginen, Radio Télé Zénith, Radio Télé Caraïbes, Radio Télé Nationale et Radio Télé Métropole, attaqués au cours de ces quatre années, pour montrer que les efforts des autorités de l’État pour garantir les droits de l’Homme ont été faibles, voire inexistant.

Outre cela, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a souligné que les droits aux garantis des personnes privées de liberté ont été bafoués, les droits politiques et à l’organisation des élections n’ont pas été respectés. Entretemps, pour seulement le début de l’année 2022, soit du 1er au 31 janvier, au moins 50 personnes ont été assassinées. Parmi elles, figurent 5 policiers et 2 journalistes. Les attaques armées, dont celle à la Ruelle Maya, ont fait environ 15 morts, sans parler des enlèvements suivis de séquestration qui ont flambé.

Suite à ce constat, le RNDDH recommande l’adoption d’un ensemble de mesures immédiates. Il s’agit d’identifier et de juger toutes les autorités de l’État qui sont de mêche avec les bandits armés, que les forces de l’ordre reprennent le contrôle du territoire, de maîtriser la rentrée des armes et des munitions dans le pays. Aussi, les agents de la Police doivent être certifiés avant d’avoir accès aux moyens adéquats de travail sans oublier que le personnel judiciaire haïtien, dans son ensemble, doit être certifié, écrit le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dans ce rapport.

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