68 parlementaires américains invitent les USA à reconsidérer leur politique à l’égard de l’administration de Jovenel Moïse

Dans une lettre ouverte datée du lundi 26 avril, 68 parlementaires américains expriment au secrétaire d’État Américain, Antony Blinken, leur préoccupation face au pourrissement de la situation socio-politique en Haïti. Ils demandent aux États-Unis de n’accorder aucun soutien au projet de référendum constitutionnel initié unilatéralement par Jovenel Moïse et les élections prévues pour l’automne 2021 évoquant « un manque de crédibilité et de légitimité » du pouvoir de facto PHTK/Jovenel Moïse.

Pour fustiger le pouvoir PHTK jugé incompétent et corrompu, ces parlementaires signataires de cette note n’y vont pas avec le dos de la cuillère et croient que des élections libres et équitables ne peuvent avoir lieu sous le règne de l’apprenti dictateur Jovenel Moïse.

« L’administration Moïse manque de crédibilité et de légitimité pour superviser un référendum constitutionnel prévu en juin 2021 ou pour administrer des élections libres et équitables », tranchent sans langue de bois des parlementaires américains comme Gregory W. Meeks, Andy Levin, Ilhan Omar pour ne citer que ceux-là.

« Nous vous encourageons à soutenir la souveraineté du plus ancien voisin des États-Unis dans l’hémisphère en réaffirmant l’attachement des États-Unis aux principes de la démocratie et de l’État de droit », poursuivent les législateurs qui, parallèlement, font un constat d’échec des actions des États-Unis en Haïti à travers la communauté internationale. « Pendant des décennies, la communauté internationale a investi des centaines de millions de dollars pour aider Haïti à atteindre la stabilité politique et une démocratie représentative », avancent-ils. « Afin d’avancer de manière plus productive, nous devons reconnaître que ces efforts n’ont pas permis d’atteindre les résultats escomptés et que continuer sur la même voie ne fera qu’exacerber la situation », préviennent-ils.

Plus loin, les siégeants du Capitole ont tenu à rappeler que Jovenel Moïse piétine la constitution depuis le dysfonctionnement du parlement haïtien. « En janvier 2020, les mandats de tous les membres du Parlement haïtien sauf 10 et de tous les maires haïtiens ont été résiliés en raison du retard des élections, laissant le président Jovenel Moïse diriger le pays sans aucun contrôle législatif. Il a depuis abusé de son pouvoir par des décrets en violation directe de la Constitution haïtienne », notent-ils exhortant le département d’État à ne pas s’immiscer dans des conflits internes surtout la discussion sur la fin du mandat de Jovenel Moïse.

Depuis plusieurs jours, on assiste à un ensemble de dissonances du pouvoir et de ses alliés autour de la tenue du référendum constitutionnel jugé illégal et anticonstitutionnel.

Mardi matin, Guylande Mésadieu, la présidente du Conseil Électoral Provisoire (CEP) jugé illégal et illégitime par un large échantillon d’hommes politiques et des membres de la société civile, intervenant sur radio Magik 9 était incapable de donner des précisions sur la portée du référendum. Jusqu’à présent, le CEP n’a pas prêté serment et le pouvoir de facto engage l’argent des contribuables dans une « campagne sordide » en faveur du référendum, selon ce qu’ont dénoncé des organisations de la société civile.

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