À la Jamaïque, des acteurs haïtiens vont se regarder en chien de faïence ?

La présidente du Haut conseil de la transition (HCT), Mirlande Hyppolite Manigat, sur la base de vice de forme, annonce décliner l’invitation des dirigeants de la CARICOM du 11 au 13 juin prochain, à la Jamaïque. Si des invités mettent en cause l’agenda, la liste des invités, la méthodologie des rencontres pour justifier leur absence, d’autres évoquent l’illégitimité d’un pouvoir de facto longtemps dénoncée pour soutenir leur désistement.

Moins de 72 heures avant le lancement à Kingston (Jamaïque) de l’initiative de dialogue sur la crise haïtienne, l’horizon sur le profil des invités à confirmer leur participation semble progressivement se dégager. Lundi, la présidente du HCT, à travers une note publique, a officiellement décliné l’invitation des leaders de la CARICOM, évoquant des sujets identiques déjà discutés lors du Forum tenu à l’Hôtel Karibe, les 23 et 24 mai dernier, à Port-au-Prince.

D’autres personnalités ont signifié leur refus catégorique de se rendre à la Jamaïque pour aborder les défis de sécurité, de gouvernance politique, de réforme constitutionnelle, d’élections. Le dirigeant de « Rasin kan pèp la » Camille Chalemers est du nombre des invités à contester l’invitation de la CARICOM. Il met en avant des motifs relevant des conditions non réunies pour se rendre à Kingston. Le critère de sélection des invités, l’agenda des assises, la méthodologie des échanges, le contour des résolutions, sont entre autres points agités par l’économiste Camille Chalemers.

D’autres considérations relevant du statut d’Ariel Henry sont mises en débat, estime Camille Chalemers. Contesté, décrié et illégitime, le Dr Ariel Henry ne fait point office d’une meilleure interface pour résorber la crise. Monsieur Chalemers insiste sur le fait que l’ensemble des organisations regroupées au sein de « Rasin kan pèp la » ont toujours désapprouvé la présence du neurochirurgien à la tête de la Primature. En des termes clairs, le statut d’Ariel Henry à la Jamaïque aux côtés du premier ministre des Bahamas et d’autres dirigeants de la CARICOM posera des questionnements pertinents, de l’avis Camille Chalemers.

Au sein de la délégation haïtienne, l’inconfort semble être palpable. Des acteurs considérés comme des opposants historiques vont se considérer avec méfiance, craignent des analystes politiques. Si aucun communiqué officiel sur la participation du Dr Henry au Sommet de Kingston n’est à l’ordre du jour, des alliés du pouvoir confirment déjà leur participation. André Michel, l’un des signataires de l’Accord du 21 décembre, en bisbille avec des opposants au pouvoir de facto en raison des controverses sur l’invitation au Forum du HCT, confirme sa présence. Il défend, suivant ses dires, la transparence et non le « woule’m 2 bò ».

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