Abus sexuels : l’étau se resserre autour du Président de la FHF, Yves Jean-Bart
Plusieurs organisations haïtiennes de défense des droits humains se liguent contre le Président de la Fédération Haïtienne de Football, Yves Jean-Bart, accusé d’abus sexuels sur des footballeuses mineures. Des structures comme la SOFA, « Kay Fanm », le collectif « Nègès Mawon » et l’Office de la Protection du Citoyen montent au créneau et appellent les autorités à mettre en branle la justice contre « Dadou ».
Les révélations du journal britannique « The Guardian » à glacer le sang, évoquent des propositions scandaleuses et des scènes inimaginables mettant en cause l’actuel numéro 1 de l’instance dirigeante du football haïtien. Selon les câbles du tabloïd européen, des jeunes adolescentes, logées au Ranch de la Croix-des-Bouquets, ont été violées, d’autres ont perdu leur virginité et été contraintes à l’avortement au centre FIFA Goal. Au regard de ces considérations, une levée de boucliers des organisations de défense des droits humains a été constatée. Les réactions des responsables de la SOFA, de Kay Fanm, de l’OPC et de « Nègès Mawon » convergent vers la mise en branle de la justice contre le président de la FHF, Yves « Dadou » Jean-Bart.
« L’État est appelé à prendre des mesures pour exclure le docteur Yves Jean-Bart de la fédération haïtienne. Le Ministère de la Justice et de la Sécurité publique devra diligenter une enquête indépendante pour remonter les faits et punir les coupables. Le commissaire du gouvernement doit mettre l’action publique en mouvement contre les fautifs », recommandent Sabine Lamour et Yolette Andrée Jeanty, respectivement Coordonnatrice de la SOFA et de « Kay Fanm ».
Choquée par les divulgations du quotidien anglais, la responsable du Collectif « Negès Mawon », a pour sa part appelé Yves Jean-Bart à se démettre de ses fonctions de Président la Fédération Haïtienne de Football. « En apposant sa signature au bas de la note de la FHF pour se défendre, Dr Jean-Bart confirme la thèse d’une institution accaparée. Il doit se replier de toute activité pour se défendre de ces accusations », a déclaré Pascale Solages. Dans le cas contraire, la féministe avertit que d’autres institutions l’obligeront à le faire en activant les mécanismes appropriés.
De son côté, l’Office de la Protection du Citoyen a, dans une lettre ouverte, a exigé une enquête célère autour des faits mis au jour dans les colonnes du journal « The Guardian ». « Fidèle à sa mission de veiller au respect et la protection des principes généraux, l’OPC demande aux instances concernées notamment les Ministères de la Jeunesse et des Sports, de la Justice et de la Sécurité publique, à la Condition féminine et aux Droits des femmes, ainsi que l’Institut du Bien-Etre social et de Recherches, de diligenter, sous les yeux des défenseurs de droits humains une enquête autour de ces allégations », a écrit Renan Hédouville, protecteur du citoyen.
Le sujet fait débat, les interprétations s’amplifient sur les réseaux sociaux, l’étau se resserre autour de Yves Jean-Bart, aux commandes de la FHF depuis plus d’une vingtaine d’années. Agé de 74 ans, « Dadou » va devoir faire face à un exercice de réhabilitation. Eclaboussé par cette affaire, le natif d’Aquin dont l’image vient d’être écorchée, voit son avenir à la tête de de la Fédération Haïtienne de Football, de plus en plus incertain.
Hervé Noel / HIP