Accuser l’opposition politique, la nouvelle stratégie macabre du pouvoir en place

Nous sommes à moins de deux mois du référendum inconstitutionnel de Jovenel Moïse. Oui c’est son référendum ! Dans le cas contraire, il saurait que la voie référendaire est interdite par la constitution sur laquelle il a prêté serment de respecter et de faire respecter.

Le pays s’enlise dans une insécurité généralisée, caractérisée systématiquement par les cas d’enlèvement et libération contre rançon. C’est l’entreprise la plus lucrative actuellement en Haïti. Les véritables bénéficiaires se cachent derrière les gangs pour maximiser leur profit. Et comme à son habitude, le président de facto au lieu de prendre ses distances par rapport aux assassins, aux kidnappeurs et à ses complices, il essaie plutôt de faire porter le chapeau à l’opposition politique.

Le message du pouvoir en place est limpide à l’approche de la date retenue pour l’organisation du référendum inconstitutionnel pour l’adoption d’une nouvelle constitution, il s’agit d’accabler l’opposition politique, en lui faisant passer pour responsable de la détérioration généralisée du pays, notamment du kidnapping. Jovenel Moïse le premier des mohicans s’est lancé sur cette voie depuis longtemps. Dimitri Vorbe était responsable du blackout, l’oligarque corrompu de la situation économique désastreuse du pays, la cour des comptes, du blocage des contrats, l’opposition, à un certain moment de l’instabilité politique, aujourd’hui du kidnapping. Cela a toujours été une stratégie de communication visant à manipuler l’opinion publique. Incapable d’assumer ses responsabilités M. Moïse durant son mandat constitutionnel, le président déchu de son état cherche toujours un bouc émissaire à offrir en holocauste à la population.

Le 1er mai dernier lors de l’inauguration du barrage hydroélectrique de Marion, le président inconstitutionnel s’en est pris violemment à la constitution de 1987, qu’il dit être responsable de la mauvaise gouvernance du pays. « Le pays est ingouvernable avec la constitution de 1987 », a-t-il martelé. Il s’en est pris également à l’opposition politique qui, selon lui, est à la base du kidnapping, en d’autres termes l’insécurité qui sévit actuellement dans le pays est l’œuvre de l’opposition politique. Cette stratégie visant à accuser l’opposition politique, à pointer du doigt la constitution de 1987 pour aplanir l’arrivée du referendum pour une nouvelle constitution se révèle inadaptée. La population en aucune façon ne va pas se laisser abattre par un président de pacotille, inapte et insouciant.

L’heure est aujourd’hui à la vigilance. Le pouvoir PHTK à saper toutes les bases démocratiques du pays. Toutes les libertés (d’expression, individuelles, de manifester etc.) sont attaquées au cours de ces dernières années. Et pour couronner le tout, la constitution de 1987 est la cible d’un pouvoir criminel qui veut la remplacer par une autre qui systématiquement veut garantir l’impunité dans le pays. Jovenel Moïse a déjà franchi la ligne rouge en restant au pouvoir au-delà de son mandat constitutionnel. Le danger est imminent. Nos vies et nos biens sont menacés. Nous devons faire le choix de vivre libre ou mourir, de nous battre ou de nous laisser abattre, de dire non à la dictature, au népotisme et à la corruption ou être des complices de ces malfrats qui nous tiennent par la gorge ou enfin donner le coup d’envoi de la révolte pour affranchir Haïti de ce moment obscur.

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