Affaire Arnel Bélizaire : la Cour d’appel rejette la demande de main levée d’écrou
Au terme d’une audience à la Cour d’appel de Port-au-Prince, le tribunal présidé par le juge Eddy Darang n’a pas fait droit à la demande formulée par le Conseil de la défense relative à une main levée d’écrou en faveur des inculpés Arnel Bélizaire, Pierre Kilick Sémélus Joanel Paul et co, arrêtés le 30 novembre 2019 à Jacmel.
La décision de main levée d’écrou formulée par le conseil de la défense est jugée prématurée, a laissé entendre le juge Eddy Darang, à la clôture de l’audience ayant statué sur l’arrestation de l’ancien député Arnel Bélizaire et co. Les avocats, en dépit des considérations d’ordre procédural évoquées pour porter le tribunal à renvoyer leur client hors des liens de l’inculpation, n’ont été pris en compte sur la demande collective soumise à l’appréciation de la composition du tribunal.
Le ministère public conduit par les substituts du commissaire du gouvernement Loviguens Louis, Norzé Saint-Aneau, mis en cause dans l’absence de pièces lors de la rétention de l’affaire à la séance, a formulé auprès du tribunal un report sine die avant de reconstituer le dossier.
En réaction, les avocats des inculpés Marc-Antoine Maisonneuve, Arnel Rémy et Caleb Jean-Baptiste ont dénoncé les représentants du ministère public qui ont répondu à la barre, les mains vides, sans le dossier.
Ils évoquent un camouflet pour la justice et pour l’État de droit. Arnel Rémy appelle le tribunal à accélérer le processus afin que ses clients puissent recouvrer leur liberté. Parallèlement, il déplore que le séjour des détenus soient prolongés à la Croix-des-Bouquets et au Pénitencier national en raison de l’incompétence du ministère public.
L’avocat Caleb Jean-Baptiste estime que le droit des inculpés a été une nouvelle fois bafoué par la justice. Il réclame que son client, l’ancien député Arnel Bélizaire, soit libéré pour retrouver sa famille.
L’ambiance surchauffée qui régnait à l’intérieur du Tribunal s’est poursuivie hors de l’espace d’audience. Des militants ont invectivé les juges accusés de jouer le rôle de l’international dans cette affaire.