Affaire CPT-BNC : après le rapport d’enquête de l’ULCC, l’ECC réclame des sanctions immédiates
L’organisation Ensemble contre la corruption (ECC) a salué la transmission du rapport d’enquête de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), concernant un scandale de corruption majeur impliquant trois conseillers présidents de la Banque Nationale de Crédit (BNC) : Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire, et Louis Gérald Gilles, ainsi que l’ancien président du Conseil d’Administration de la BNC, Raoul Pascal Pierre Louis, et le consul d’Haïti à Santiago, Lonick Leandre.
L’enquête de l’ULCC, menée avec impartialité selon l’ECC, a révélé que les trois conseillers présidents avaient sollicité une somme astronomique de 100 millions de gourdes à Raoul Pascal Pierre Louis en échange de sa reconduction à la tête de la BNC. Cette tentative de corruption a été confirmée lors d’une réunion secrète, tenue à l’hôtel Royal Oasis, à Pétion-Ville, le 25 mai 2024.
Les pratiques illicites au cœur de l’enquête
En plus de cette demande de pots-de-vin, l’enquête a révélé que les conseillers présidents avaient bénéficié de cartes de crédit à des plafonds élevés, accordées hors des procédures régulières de la BNC, sous la pression de Raoul Pascal Pierre Louis. Ces pratiques illustrent l’ampleur des abus de pouvoir au sein de l’institution financière.
Suite à ces révélations, l’ECC a exhorté le Commissaire du Gouvernement, Lionel Constant Bourgoin, à entamer des poursuites judiciaires contre les responsables impliqués. Les accusations incluent abus de fonction, corruption active et passive, ainsi qu’entrave au fonctionnement de la justice, conformément à la loi haïtienne de mars 2014 sur la prévention et la répression de la corruption.
L’ECC s’est également inquiétée de l’utilisation suspecte des fonds mis à disposition des conseillers présidents pour des activités d’intelligence. Selon Smith Augustin, ces montants serviraient en réalité à financer des initiatives politiques et électorales. L’ECC a ainsi demandé que l’enquête soit étendue pour identifier les secteurs politiques bénéficiaires de ces fonds, appelant à des sanctions strictes, y compris une interdiction temporaire de participation aux élections pour les personnalités impliquées.
L’ECC conclut en réaffirmant que la lutte contre la corruption est essentielle pour sortir Haïti de la crise actuelle. L’organisation appelle les autorités à respecter les codes d’éthique et de déontologie de l’administration publique et rappelle que seule une gouvernance transparente et éthique pourra mettre fin à la misère et à la mauvaise gestion qui affectent le pays.
Ce scandale de corruption est un nouveau test pour le système judiciaire haïtien, qui doit maintenant prendre ses responsabilités en condamnant les responsables de ces pratiques illégales, renforçant ainsi la lutte contre l’impunité en Haïti.
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