Affaire Jovenel Moïse: L’enquête est dans l’impasse, des présumés criminels sont intouchables

L’enquête sur l’assassinat du défunt Président Jovenel Moïse n’a pas bougé d’un pas au niveau de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ). C’est ce qu’a rapporté à la rédaction de Haïti Infos Pro (HIP) une source généralement bien informée le lundi 4 octobre 2021. Aussi, elle souligne que certaines personnes accusées d’implication dans ce crime reçoivent la protection de certains hauts placés dans l’État.

Joseph Félix Badio est couvert de protection. La Police et la Justice ne recherchent plus les autres personnes contre lesquelles des mandats ont été emis, a indiqué notre source. Depuis vendredi dernier, les enquêteurs travaillant sur ce dossier sont persécutés, convoqués et intimidés sur ordre du Haut Commandement de la PNH et de la DCPJ, sous prétexte qu’ils ont fait fuiter le rapport. Pourtant, le rapport partiel de la DCPJ a été remis à des personnes suspectées dans le dossier, à des membres du PHTK et des jovenélistes avant même qu’il soit transféré à la Justice, précise notre source.

Les policiers de la DCPJ travaillent dans des conditions extrêmement compliquées. Leurs vies sont menacées et ils ne sont protégés ni par les responsables de la DCPJ, ni par l’Inspection Générale, ni par la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH), a indiqué cette même source dont on se garde de citer son nom. Pour étayer sa thèse, elle a fait mention du dossier du gang de Vitelhomme pour lequel la Justice de la Croix-des-Bouquets et des autorités de la Police mettent des bâtons dans les roues des enquêteurs. Pour cela, certains de ces policiers enquêteurs sont contraints de quitter le pays afin d’échapper aux menaces et aux intimidations.

De 2019 à aujourd’hui, plus de 20 enquêteurs ont quitté le pays, toujours d’après la source. Pour seulement l’année 2021, ils sont au moins 10 à avoir fui le pays, dont certains travaillant sur le dossier du gang de Vitelhomme, avance-t-elle. Il y a quatre niveau de primes de risque à la DCPJ. Mais les agents n’ont souvent pas eu de prime et ne sont pas accompagnés lorsqu’ils sont en mission, ils n’ont nulle part où dormir et n’ont pas de frais pour répondre à leurs besoins primaires.

Par rapport à ces constats, la source conclut que les enquêteurs risquent de ne pas pouvoir continuer leur travail d’enquête sur le dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse. Ce, vu les nombreuses intimidations, persécutions et menaces dont ils font l’objet. Également, deux greffiers travaillant au Tribunal de paix de Pétion-Ville, concernés par ce dossier, reçoivent eux et leur famille des menaces de mort. L’un des juges a déjà reçu des moyens pour quitter le pays ainsi que sa famille.

Vu qu’il y a des hauts gradés dans la Police et des autorités très puissantes dans l’État qui sont impliqués dans l’assassinat de Jovenel Moïse, le dossier n’aboutira jamais, et les enquêteurs risquent tous d’abandonner l’affaire pour échappper aux menaces et intimidations.

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