Affaire Petit-Bois : le cri du coeur de la famille Buteau

Moins d’un mois après les évènements de Petit-Bois, les Buteau ne désespèrent pas malgré l’épreuve difficile de l’emprisonnement illégal de Louis Buteau.

Avec la voix altérée, l’historien Pierre Buteau et le docteur Jean Henold Buteau tentent de dresser le profil de Louis Buteau, l’autre frère modèle arrêté le 7 février dernier à Petit-Bois.

Louis Buteau, agronome de profession, était dévoué à la cause de l’environnement. Toute sa vie a été consacrée à des projets visant le relèvement de l’écosystème haïtien, souligne Pierre Buteau, l’autre jumeau.

 »Il ne pratiquait pas la politique active. Son seul péché a été sa présence à Petit-Bois pour planifier des projets », révèle Pierre Buteau.

L’emprisonnement illégal des Gauthier, de Dabrezile, de Louis Buteau, loin de décourager, va au contraire consolider la lutte pour l’État de droit et la démocratie, souligne le docteur Jean Henold Buteau. L’incarcération de son frère Louis Buteau porte en elle une marque de fierté et d’amertume.

 »J’ai eu peur pour sa vie. Mais, ça me réjouit de constater que mon frère ait été emprisonné par ce régime », lance-t-il fièrement.

Moins d’un mois après les évènements du 7 février dernier, le sourire a fait place à la consternation chez les Buteau. La famille surmonte péniblement l’épreuve d’assister avec impuissance la détention irrégulière d’un frère et d’autres proches dans des conditions abominables.

L’intervention des éléments de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN) pour déjouer une tentative de coup d’État contre Jovenel Moïse dont le mandat constitutionnel vient de se terminer a été une farce, rappelle Pierre Buteau.

Les policiers affectés à la garde rapprochée de Jovenel Moïse ont ce jour-là mis à exécution le plan en procédant à l’arrestation de 18 citoyens dont Louis Buteau, Marie-Antoinette Gauthier, Marie-Louise Gauthier, Yvickel Dabrezile et compagnie.

La mobilisation des acteurs du système judiciaire a été déterminante dans la libération du juge Dabrezile, cependant les autres prisonniers politiques ont vu leur séjour prolonger dans leur cellule. D’autre part, la crise actuelle du système judiciaire n’augure rien de concret en ce qui concerne le traitement du dossier des détenus, déplore Jean Henold Buteau.

La conférence de presse du jeudi 4 mars à été l’occasion pour l’un des avocats d’exiger la libération des prisonniers politiques. Gervais Charles dénonce les velléités dictatoriales de Jovenel Moïse, et son désir de réduire ses opposants au silence.

De son côté, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, appelle les acteurs du système judiciaire à saisir l’opportunité pour redorer l’image de la justice aux prises de l’Executif.


 »C’est l’occasion de faire valoir l’indépendance du système. Les citoyens ont été arrêtés illégalement, ils doivent être libérés sans condition », déclare-t-il.

Bouton retour en haut de la page