Ariel Henry sort ses griffes et met KO les Jovenelistes récalcitrants

Le Premier ministre de facto Ariel Henry a coupé plusieurs têtes de son gouvernement qui lui étaient hostiles. Attaqué et désapprouvé publiquement par Rénald Lubérice (secrétaire général du conseil des ministres), Me Bed-Ford Claude (commissaire du gouvernement) et Rockefeller Vincent (ministre de la justice), Ariel Henry a fait le ménage. Il les a tous révoqués et remplacés.

Rénald Lubérice a été le premier à s’opposer ouvertement au Premier ministre de facto lors du premier conseil des ministres tenu le 28 juillet par le chef de la primature qui a voulu rapporter le décret portant création de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI). Depui, c’est une guerre ouverte entre le neurochirurgien et les zélés du défunt Jovenel Moïse qui œuvrent par tous les moyens à le déstabiliser. Ariel Henry, dont le nom a été cité dans le rapport du RNDDH pour avoir été en communication avec le principal suspect (Joseph Felix Badio), de l’assassinat de Jovenel Moïse a porté un coup fatal aux rescapés du « Jovenelisme ».


Le chef de la primature est, depuis son intronisation en remplacement de Claude Joseph, une cible à abattre par les « Jovenelistes ». Ces derniers, n’ont pas cessé de lui mettre des épines dans les pieds en lui faisant obstacle dans l’exercice de son travail et surtout en sapant son autorité publiquement. Entre les tweets qui désapprouvent ses décisions, l’invitation qui lui a été faite de se présenter au parquet par le commissaire du gouvernement, Me Bed-Ford Claude, et l’interdiction de départ à son encontre, les Jovenelistes lui ont rendu la vie dure.

Ariel Henry a gagné une première bataille en se passant des services de ces Jovenelistes, qui ont voulu perpétuer la vision destructrice de Jovenel Moïse, matérialisée dans la destruction des institutions républicaines. Ces révocations, même si en premier lieu vont servir les intérêts du chef de la primature, est une bonne chose pour l’institution judiciaire, prise en otage par les Jovenelistes, galvaudée, manipulée et surtout réduite à un vulgaire marché informel, où la justice est vendue aux plus offrants. Le Jovenelisme, contrairement à la définition des intellectuels colonisés et corrompus, est un mode de gouvernance axé sur la corruption, entretenu par des intellectuels corrompus, soutenu par une frange de la classe dominante rentière et rétrograde travaillant à la destruction des valeurs morales et symboliques du pays.

Il faut, sans vouloir dédouaner Ariel Henry de ses responsabilités, comprendre le jeu des partisans de Jovenel Moïse qui semblent perdre la main. Leur principal objectif n’est autre que d’affaiblir le premier ministre de facto. Ariel Henry ne devrait inspirer confiance à la classe politique, sachant qu’il a été choisi par Jovenel Moïse. Néanmoins, parce qu’il se trouve aujourd’hui dans la ligne de mire des Jovenelistes, peut-être qu’on doit lui prêter beaucoup plus d’attention. On notera malgré tout qu’il a pu réunir des acteurs radicaux de l’opposition pour la signature d’un accord apaisé, contrairement à Jovenel Moïse. Ariel Henry, de facto ou pas, ne doit en aucune façon laisser la main aux partisans de Jovenel Moïse qui, de toute évidence, ont les bandits comme alliés.

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