Au congrès américain, RNDDH, POHDH et NPD exposent la « situation chaotique » d’Haïti

Une audition s’est déroulée le jeudi 29 septembre au congrès américain sous le thème : « Haïti à la croisée des chemins : Réponses de la société civile pour une solution menée par les Haïtiens ». À travers cette audience, des organisations de la société civile comme le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH) et « Nou Pap Dòmi » ont exposé chacune à leur manière la situation actuelle en Haïti.

Au cours de cette audience, divers sujets ont été abordés parmi lesquels la mainmise des gangs armés sur le pays, la faillite des institutions, la nécessité d’établir un climat sécuritaire dans le pays afin d’y organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques. Pour fustiger le gouvernement en place, le RNDDH, représenté par Rosie Auguste Ducéna n’y est pas allée par quatre chemins. « Les 3 massacres les plus meurtriers jamais enregistrés en Haïti depuis 2018, ont été perpétrés sous l’administration d’Ariel Henry », a-t-elle avancé avant de préciser qu’au cours des 2 derniers mois, du matériel et des équipements policiers ainsi que d’autres équipements étatiques ont été utilisés par les gangs armés proches du pouvoir. 

« De plus, au moins 600 personnes ont été assassinées et 71 femmes au moins ont été violées avec brutalité, en présence de leurs conjoints et de leurs enfants », a poursuivi Marie Rosy Auguste Ducéna. « En dehors de ces massacres, en moyenne, 3 personnes sont assassinées par jour et 10 autres sont enlevées », a-t-elle souligné. Par ailleurs, elle a indiqué que les femmes victimes sont quasi systématiquement violées et de plus en plus d’alertes sur des hommes violés pendant leur séquestration ont été enregistrées.

Alors que l’augmentation des prix du carburant a provoqué 10 jours d’émeutes, Alermy Pierrevilus de la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) accuse le gouvernement de facto d’enfoncer davantage la population dans la misère avec cette décision d’augmenter à plus de 100% le prix du carburant. « Au lieu de tenir compte des revendications justes de la population qui s’exprime, depuis plus de 4 mois, à travers tout le pays, le gouvernement tente de criminaliser les mouvements sociaux en les attribuant à des gangs armés », a dénoncé Alermy Pierrevilus. 

De son côté, Vélina Élysée Charlier de « Nou Pap Dòmi » a fait un pied de nez à la politique pratiquée par la communauté internationale en Haïti particulièrement les États-Unis, critiquant une approche paternaliste et interventionniste. « La politique de la communauté internationale et des États-Unis à l’égard d’Haïti a été une constante depuis des années et n’a pas changé. Elle a toujours suivi une approche paternaliste et interventionniste qui ne sert souvent pas les intérêts du peuple haïtien », a-t-elle tranché. « Par l’intermédiaire de leur ambassade à Port-au-Prince, les États-Unis ont continué à soutenir les dirigeants qui ont émergé d’élections frauduleuses ou de régimes corrompus ayant perdu toute légitimité populaire », a-t-elle estimé évoquant l’impression générale de la population qui croit que les États-Unis ne se rangent que du côté de ceux qui sont les plus puissants.

Faut-il aussi signaler qu’au cours de cette audience, l’ancienne ambassadrice américaine accréditée en Haïti, Pamela White a-t-elle aussi pris la parole alors que la séance s’est déroulée en présence du chairman Grégory Meeks. 

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