Au Tribunal de Paix de la section Sud, le décanat du TPI n’est pas « la bienvenue »

Espace exigu, absence de salles d’audience adéquates, difficultés logistiques sont mis en cause pour qualifier d’irresponsable la décision du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) de transférer le décanat du Tribunal de première instance de Port-au-Prince dans le bâtiment logeant le Tribunal de Paix de la section Sud.

Le juge titulaire du Tribunal de Paix de la section Sud de Port-au-Prince, Philippe Vincent, prévient que la tâche ne sera pas facile aux nouveaux occupants des lieux. Quelques heures seulement après la publication de la requête du CSPJ d’autoriser le transfert du décanat du TPI au Tribunal de Paix de la section Sud, la grogne s’installe déjà.

Dans les coulisses, la décision de relocaliser le décanat du Tribunal de première instance de Port-au-Prince dans le bâtiment logeant le Tribunal de Paix de la section Sud ne fait pas l’unanimité au sein de son administration. Une décision qui doit interpeller la conscience des autorités du CSPJ, réagit le juge Philippe Vincent.

Il souligne que le tribunal dispose de trois salles d’audience, des bureaux exigus, d’autres soucis d’ordre logistique qui vont handicaper la travail des nouveaux arrivants. Très remonté contre la mesure, le magistrat titulaire déclare n’entendre pas s’opposer à la décision de l’instance de contrôle du pouvoir judiciaire. Cependant, il juge embarrassant de recevoir dans un périmètre aussi restreint des activités qui vont mobiliser la grande foule.

Dans le même registre, le juge Philippe Vincent charge les instigateurs de la démarche de contraindre le CSPJ à délocaliser le TPI. Au regard des considérations d’ordre organisationnel, le juge anticipe sur la possibilité que le désordre règne dans l’enceinte du bâtiment. « L’espace n’est pas approprié. C’est une décision injuste », défend-t-il avant d’encourager le CSPJ à proposer d’autres immeubles pouvant héberger le TPI de Port-au-Prince.

Après plusieurs sit-in et mobilisations des avocats du Barreau de Port-au-Prince, le CSPJ s’est résolu à transférer le décanat du TPI au Tribunal de Paix de la section Sud. Au Bicentenaire, des avocats, des juges, des huissiers se font systématiquement victimes de cas d’assassinats, d’enlèvements, de braquages; une situation jugée intenable par les justiciables et professionnels du droit.

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