Bain de sang à Port-au-Prince : soixante morts recensés en moins d’une semaine, selon la FJKL

Malgré les promesses des autorités d’éradiquer le banditisme, les bandits continuent d’imposer leur loi à Port-au-Prince. Environ une soixantaine de personnes ont été tuées en moins d’une semaine à Port-au-Prince, selon la Fondasyon Je Klere qui évoque « un climat de terreur qui s’installe dans la région métropolitaine ».

« Le 25 juin 2021, au moins quarante personnes ont été tuées à Cité Soleil », a écrit la FJKL dans une note acheminée à la rédaction du journal le jeudi 1er juillet 2021. « Ces personnes sont tuées dans le cadre d’une attaque du groupe dit Fòs Revolisyonè G-9 An Fanmi E Alye, dirigé par Jimmy CHERIZIER alias Barbecue, proche du pouvoir politique en place contre le groupe G-pèp de Gabriel JEAN PIERRE alias Ti Gabriel », a-t-elle poursuivi. « En outre, beaucoup de blessés par balles et des morts ont été enregistrés au niveau de la population civile de Brooklyn, de Boston ; plusieurs maisons ont été incendiées », a précisé l’organisation de défense des droits humains. 

Plus loin, la FJKL a évoqué le massacre de Delmas 32 et le carnage dans lequel le journaliste Diego Charles et la militante Marie Antoinette Duclaire ont perdu la vie, soulignant que ces attaques ont eu lieu quelques heures après l’assassinat de l’ancien délégué du SPNH-17 (Syndicat de la Police Nationale d’Haïti), Jean Guerby GEFFRARD.

« Dans la nuit du 29 au 30 juin, dans la zone de Delmas 32 et à Christ-Roi, la population civile a subi de nouvelles attaques armées faisant une quinzaine de morts dont le journaliste Diego CHARLES de Radio Vision 2000 et Antoinette DUCLAIRE (Netty), militante politique de l’opposition et porte-parole de Matris Liberasyon », a-t-elle ajouté.

« Le train de la mort a emporté un cambiste à Pétion-ville, un mécanicien bien connu à la rue Magloire Amboise et deux autres personnes à Frères. Donc, en moins de huit jours, soit du 25 au 30 juin 2021, près d’une soixantaine de personnes sont tuées à Cité Soleil, rue Magloire Ambroise, Christ-Roi, Delmas et Pétion-Ville », a conclut la FJKL.

En ce sens, la FJKL a dit constater que les bandits ont opéré en toute impunité. « Aucun des criminels n’a été arrêté, ou interpellé. Port-au-Prince est redevenu le Port au crime. Les autorités policières et  gouvernementales ont failli à leur double obligation de prévenir le crime et de sanctionner les criminels », a regretté l’ONG qui en a profité pour appeler les autorités au respect de leurs obligations de protéger le droit des citoyens et citoyennes.

La FJKL s’est montrée inquiète que « dans ce contexte, le gouvernement annonce avec désinvolture l’organisation d’élections générales en même temps qu’un référendum inconstitutionnel, toutes des mesures susceptibles d’empirer inutilement la crise multidimensionnelle que connaît le pays et de préparer d’autres massacres sur la population civile », a-t-elle estimé.

« La Fondasyon Je Klere (FJKL) présente ses profondes sympathies aux familles des victimes durement affectées et exhorte l’équipe au pouvoir à prendre conscience de son incapacité à diriger le pays et tirer les conséquences de son inconséquence pour éviter au pays des jours encore plus sombres », a avancé l’organisation de droits humains. 

Joubert Joseph/HIP

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