Banditisme : Croix-des-Bouquets et Martissant se réveillent sous les détonations d’armes

Toujours sous la menace constante et l’autorité des gangs, Croix-des-Bouquets et Martissant se sont réveillés, ce matin, sous des rafales d’armes automatiques provoquant la peur et la panique chez les citoyens. Le calme dans ces zones quand il revient est toujours de courte durée, la suprématie des gangs qui agissent en toute impunité, sous le regard passif de l’Etat, représente un véritable cauchemar pour les habitants des zones de non-droit et des nouvelles zones rouges de la capitale et ses environs.

Tôt ce matin, les gangs de Martissant et de Croix-des-Bouquets, qui n’arrêtent pas de semer le deuil au sein de la population haïtienne, ont repris du service. À en croire une source digne de foi, les détonations entendues ce mercredi 1er juin dans la commune de Croix-des-Bouquets sont provoqués par un affrontement au sein du gang 400 Mawozo, dû à une remise en question de l’autorité de Lanmò 100 jou no1 de la bande. Apparemment, l’un de ses soldats veut l’évincer pour s’accaparer du trône. Cette situation a provoqué un déferlement de coups de feu à l’arme automatique. À Martissant, les rivalités se poursuivent constamment entre les gangs de Village de dieu et ceux de Grand-Ravine, faisant même le lundi 30 mai dernier un mort et 2 blessés dans un autobus, qu’ils ont criblé de balles. Depuis l’éclatement de la guerre des gangs, il y a un an, l’inertie des autorités en place qui n’ont rien fait pour mettre fin au règne des bandits, montre le degré de connivence, de complaisance et de complicité de l’Etat avec les bandits.

L’insécurité qui s’abat sur le pays s’inscrit dans une politique de gouvernance visant à maintenir le pays dans le chaos. Les armes et munitions pour alimenter les bandits sont commandées par des hommes d’affaires puissants du pays et des hommes politiques qui veulent conserver et reprendre le pouvoir par les armes et avec les gangs. Ces derniers, jouissant de l’impunité du pouvoir en place, élargissent non seulement leur territoire, terrorisent la population et mettent en défi l’institution policière.

La misère de la population est loin d’être terminée. Vivant à la merci des bandits et livrée à elle-même, elle semble ne plus avoir la force pour exiger des comptes aux autorités en place. Les massacres perpétrés à La Saline, au Bel-Air, à Martissant et à Croix-des-Bouquets récemment sont l’expression d’un État gangstérisé qui veut à tout prix maintenir la population dans la terreur. Croix-des-Bouquets et Martissant sont aujourd’hui les repaires des gangs qui décident à leur guise du fonctionnement ou du blocage de ces zones. Face à l’inaction de l’Etat, la population, si elle ne se réveille pas pour prendre en main son destin, les gangs continueront de la réveiller en plein sommeil, et son cauchemar ne fera que commencer.

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