Banditisme : le Grand Sud face à l’indifférence cynique du Gouvernement de facto

Les appels réitérés de la population du Grand Sud, muselée par la violence armée imposée par les gangs de Martissant, s’estompent face à l’insensibilité du gouvernement de facto en dépit de la liste des victimes qui s’allonge.

Déjà un an depuis que la route de Martissant amenant vers le Grand Sud est contrôlée par des gangs armés. La même période pour des familles obligées à fuir le quartier de Martissant pour se réfugier au Centre sportif de Carrefour, dans d’autres installations de fortune après que des civils armés eurent massacré leurs proches. La souffrance des déplacés au même titre que ceux contraints d’emprunter la route nationale numéro 2 via Martissant demeure sans fin.

Aucune intervention de la Police Nationale d’Haïti (PNH) pour mettre les bandits hors d’état de nuire n’a été engagée, constate-t-on. Au contraire, l’État se désengage, en témoigne l’un des symboles de l’État abandonné. Le Sous-Commissariat de Martissant, à la suite des événements de décembre 2021, a été déserté par les policiers qui y étaient affectés. Pour couronner le tout, les criminels s’en servent du bâtiment pour dominer la 3ème Circonscription de Port-au-Prince.

Autant que les victimes se comptent en nombre imposant, il est difficile de préciser le bilan de la terreur qui s’installe dans l’entrée Sud de Port-au-Prince. Commerçants, universitaires, infirmières, professeurs, policiers syndicalistes et d’autres socioprofessionnels sont victimes des gangs dans un déni total de justice. Le gouvernement de facto, à travers son premier, exprime très rarement sa solidarité envers les familles des victimes, ont dénoncé des organismes de droits humains.

À défaut de condamner, les dirigeants formulent des promesses pour mater les gangs et permettre un retour à la paix. En octobre 2021, le directeur général ai de la PNH, Frantz Elbé avait promis de dégager la route dans un temps record. Engagement réitéré, au début du mois de mai, lors d’une conférence pour vanter ses réalisations.

Il n’y a pas que le chef de la police à faire rêver la population de la péninsule Sud, le premier ministre Ariel Henry, bien que rarement, a évoqué des démarches de son équipe pour débloquer la situation. Il n’en était rien. Un an après, les lignes n’ont pas bougé, les malfrats ont gagné du terrain pour normaliser le crime, institutionnaliser le kidnapping et le vol des marchandises. En outre, ils se pavanent, exposent leurs matériels, défient les forces de l’ordre. Le docteur Ariel Henry s’affiche indifférent, multiplie les promesses non tenues, provoque la population.

À l’occasion du 1er Juin, la société civile du Grand Sud, regroupée au sein du Rassemblement des commerçants du Sud (RCS), initiatrice d’un mouvement pour forcer les autorités à agir contre l’insécurité, a renoncé à aller jusqu’au bout de la mobilisation.

Dans l’intervalle, les cas d’assassinat se multiplient, les détonations à l’arme automatique se poursuivent, la peur triomphe à Martissant, considéré comme un cimetière à ciel ouvert.

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