Banditisme légal : Rony Célestin et Wilot joseph, deux faces d’une même médaille

En Haïti quand un voleur se fait dérober, pour résumer l’acte nous disons dans notre vernaculaire : « Vòlè vòlè Vòlè », c’est-à-dire qu’il s’est fait prendre à son propre jeu. Dans le conflit opposant les nommés Rony Célestin et Wilot Joseph, il s’agit de « Gang k ap denonse Gang », ni plus ni moins. Comme si le pays n’en n’avait pas assez des gangs armés qui terrorisent la population, comme si les Haïtiens n’en n’avaient pas marre de la guerre des gangs qui les rend prisonniers dans leur propre pays, il a fallu à un ancien parlementaire et un autre en fonction, issus de la législature de la honte (50e), repaire par excellence de dealers de drogues, de corrompus, et d’anciens condamnés, Rony Célestin et Willo joseph, aux vies douteuses, d’entrainer le pays dans une guerre de dénonciations, de révélations et de représailles.

Le pays n’est pas prêt d’oublier les noms et visages des parlementaires de la 50e législature, notamment ceux de Wilot Joseph et Rony Célestin. Même ceux qui les ont votés dans le département du Centre ne comprennent toujours pas comment ils avaient fait pour obtenir leurs certificats de bonne vies et mœurs afin de se porter candidats. Les deux hommes sont de mauvaise réputation, ils sont accusés de vol (Willot Joseph), de trafic de drogue (Rony Célestin), ils ne jouissent pas aux yeux de la population d’un renommé exemplaire. Le spectacle hideux que nous offrent les deux barons du Plateau Central est peut-être une manière de nous détourner des grandes préoccupations de l’heure.

Cette fois-ci, le pays n’a pas le droit de se laisser faire, la presse, s’il lui reste encore un peu de décence, ne doit pas faire le jeu de deux politiciens véreux, impliqués dans toute sorte de scandale et qui s’accusent mutuellement. Qu’est-ce qu’il peut bien nous apprendre l’un sur l’autre ? Rony Célestin a fait les grands titres en ce qui concerne une maison achetée au Canada pour la modique somme de 4.25 millions de dollars, pendant qu’il était déjà propriétaire d’une autre coûtant les yeux de la tête. Il n’y a que le trafic illicite d’armes et de la drogue qui fournissent autant d’argent en Haïti. Son nom revient incessamment sur la table dans la liste des dealers de drogue du pays. Le népotisme de Jovenel Moïse lui a permis d’avoir des contrats juteux en dehors du cadre légal. C’est un corrompu avéré, capable de tout pour arriver à ses fins. Quant à lui, Wilot Joseph a été accusé de vol. C’est un corrompu notoire qu’on a soudoyé à hauteur de 100.000 dollars pour voter la déclaration de politique générale de William Michel. Sans scrupules, il l’a avoué lui-même.

Ces politiciens veulent nous prendre pour des canards sauvages au même titre que des gangs armés qui règlent leur compte sur les réseaux sociaux, dans les médias traditionnels sans aucun problème. Les puissants chefs de gangs de la place, généralement, nous prennent pour des dupes, ils s’accusent, ils donnent des ultimatums, ils font des révélations, des dénonciations, c’est comme s’ils voulaient se déresponsabiliser des crimes perpétrés contre le pays pour faire porter le chapeau à leurs rivaux, à leurs fournisseurs d’armes. C’est à ce jeu que Rony Célestin et Wilot Joseph veulent se prêter. Ils veulent l’un comme l’autre se faire passer pour des hommes de bien, honnêtes, travailleurs, qui ont gagné leur vie dans la dignité, leur argent par le travail. Même si la société haïtienne a perdu sa capacité de sanction, mais certains hommes lui ont fait tant de mal qu’elle ne peut oublier leurs noms et leurs visages. Ils sont très peu ceux de la 50e législature qui n’ont pas été des vendus, des corrompus et des dealers de drogue. Rony Célestin et Wilot Joseph ne peuvent pas prétendre à une place au sein de cette minorité. Ils sont dans le camp des malfrats ayant contribué à la gangstérisation du pays et a l’appauvrissement de la population.

Les déclarations, les invectives, les accusations portées l’un contre l’autre ne serviront à rien. Dans le plateau Central comme dans toutes les autres juridictions du pays, la justice est à la solde des hommes politiques. Ce sont leurs juges, leurs commissaires du gouvernement, en d’autres termes leur ‘’justice’’. Très peu de commissaires ont du culot de convoquer les gangs de la politique en Haïti, ceux qui sont soupçonnés d’assassinats, de détournement de fonds, de complicité etc. Très peu de juges sont capables de condamner pour des faits avérés de corruption de trafics illicites etc. C’est-à-dire, qu’à chaque fois que des querelles de chapelle, des dénonciations mutuelles entre gangs sont portées dans les médias pour être l’objet de débat sans fondement, il faut aller au-delà de tout ça pour comprendre véritablement ce qui se cache derrière. Les gangs qui terrorisent la population haïtienne sont de tout acabit. Ils sont dans les médias, dans l’appareil judiciaire, dans les entreprises privées, au parlement, au palais national… Qu’ils se dénoncent ou pas, l’histoire finira par les atteindre.

De même qu’il ne faut pas mettre les doigts entre l’arbre et l’écorce, entre bandits légaux, il ne faut pas s’interposer.

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