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Banditisme : Quand le Premier ministre se fait complice et négocie l’ordre public

« Je suis en contact avec les bandits, ils m’appellent au téléphone. En tant que père de famille, et comme Premier ministre de la République, je ne veux perdre personne, qu’elle soit bandit ou paisible citoyen ». Par ces propos, Joseph Jouthe semble vouloir rassurer la population haïtienne, terrorisée par des gangs armés qui opèrent et tuent en toute impunité, notamment à l’entrée Sud de Port-au-Prince et à Cité soleil.

Les déclarations fracassantes du Chef du gouvernement aux micros et devant les caméras des journalistes hier mercredi, traduisent clairement l’incapacité et l’irresponsabilité du pouvoir en place à combattre le phenomène du banditisme dans le pays. A un moment où des individus sans foi ni loi tuent des familles innocentes, la population s’attendait à mieux de la part du Premier ministre, haut responsable de la sécurité publique. Au contraire, Joseph Jouthe s’est fourvoyé, en jouant double jeu.

Pour certains, il n’y a pas de demi-mesure quand il faut garantir la paix publique, on ne peut pas se permettre de négocier avec des bandits qui tuent, rançonnent, kidnappent…, voire qui entravent la bonne marche de l’État. Les gangs armés doivent être traqués, chassés et/ou capturés, afin qu’ils puissent répondre de leurs actes devant les autorités compétentes.

La complaisance dont fait montre Joseph Jouthe avec les bandits, est susceptible d’alimenter davantage l’insécurité dans le pays. Les séparateurs érigés au Bicentenaire pour limiter les actions des gangs, voire les mettre en quarantaine, pour paraphraser le Premier ministre, est la preuve que l’État a décidé de laisser une frange de la population au bon vouloir des individus armés.

Joseph Jouthe s’est rendu complice des massacres perpétrés par les gangs ces derniers jours, en avouant être en contact avec eux. Comme l’un des garants de la sécurité publique, le remplaçant de Jean Michel Lapin ne devrait pas négocier l’ordre public.

« L’Etat, ‘’officiellement’’, ne negocie ni avec les bandits ni avec les terroristes. Quand cette règle est violée et que le pouvoir négocie avec des bandits, il légalise le banditisme comme secteur d’activité », a réagi Hérold Jean François, Directeur Général de Radio Ibo. Dans un tweet publié hier jeudi, le journaliste senior a désapprouvé les déclarations jugées « tapageuses » de Joseph Jouthe sur son rapport de complaisance avec ces Chefs de gangs.

Ce vendredi encore, ces hommes armés que le Chef de la Primature avoue être en contact avec eux, ont fait chanter leurs armes à l’entrée Sud de la capitale. La 3e circonscription de Port-au-prince continue de subir la loi des bandits. Terrorisées, de nombreuses familles tentent de fuir la violence. La liste des victimes s’allonge, Portail Léogane devient le portail de la mort et le Bicentenaire perd toute sa valeur d’antan.

Si le Premier ministre n’est pas de connivence avec les bandits comme il le prétend, il doit impérativement se ressaisir pour accorder les violons avec le Ministre de la justice et de la sécurité publique. Dans sa conférence de presse tenue cette semaine, Lucmane Delile s’est radicalement opposé au Chef du gouvernement sur la façon d’aborder le problème des gangs qui font régner leur loi dans les zones les plus défavorisés dans le pays.

Monsieur le Premier ministre, on ne négocie pas l’ordre public, on le ramène !

Ricot Saintil/ HIP

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