Barbecue et Jovenel parlent le même langage, le G9 s’en prend à la bourgeoisie haïtienne

« G9 an fanmi » et alliés menace d’attaquer des membres de la bourgeoisie haïtienne. Jimmy Cherisier alias « Barbecue », leader principal de ce regroupement de gangs, s’insurge contre tous ceux et toutes celles qui se préparent à s’enrichir dans un éventuel pouvoir de transition en Haïti.

Sa voix résonne dans presque tous les groupes WhatsApp. Dans une note vocale partagée sur une plateforme regroupant les membres du groupe G9 an fanmi et alliés, Jimmy Cherisier, plus connu sous le nom de « Barbecue », revient sur les principaux objectifs de cette structure et s’attaque à certains membres de la bourgeoisie haïtienne. « On doit combattre ce système contrôlé par des Syro-Labanais, qui prennent en otage le pays. Par tous les moyens, il faut changer ce système », lance-t-il. D’un ton ferme, « Barbecue » critique des éléments du secteur privé haïtien qui, dit-il, détiennent toute la richesse du pays.

« Nou pral lanse operasyon koupe tèt boule kay la sou yon lòt fòm. Dessalines te gen manchèt, nou menm nou gen zam. Nap voye bal sou yo, nap pete bal sou yo, epi nap boule tout sa yo posede », menace Jimmy Cherisier. « Jodi a, fòk ensekirite a monte al jwenn yo tou. Se alez yo twò alez. Nèg sa yo gen kòb, nou menm nou gen kran… », martèle l’ancien policier, qui lance ce qu’il appelle « operasyon kont sistèm nan ».

Activement recherché par la police, Jimmy Cherisier critique le fait que la bourgeoisie haïtienne refuse d’investir dans les communautés, dans lesquelles ils détiennent leurs entreprises. « Nap mouri avèk zam nou nan men nou, paske zam nou, se senbòl revolisyon ak delivrans nou. Revolisyon pa konn fèt san zam. On est prêt à les déposer, qu’après l’éradication de ce système, qui crée la misère et la pauvreté dans les quartiers populaires », declare-t-il dans sa note vocale.

Jimmy Cherisier qui s’attaque également aux organisations des droits humains, met en garde tout secteur de la vie national, qui se prepare pour une nouvelle transition politique dans le pays, après le départ de Jovenel Moïse. « Kote nouvo kontra sosyal yo te pwomèt nou an 2004 la ? Lè se pa kontra sosyal se tranzisyon kap fè yo vin pi rich ? », s’interroge Barbecue, citant nommément Dimitri Vorbe, responsable de la compagnie Sogener.

Parallèlement, Jimmy Cherisier précise que « G9 an fanmi » et alliés, n’est pas un simple regroupement, mais plutôt « un mouvement révolutionnaire ». Accusé d’avoir participé dans plusieurs massacres à travers la région métropolitaine de Port-au-Prince, « Barbecue » appelle la diaspora haïtienne, particulièrement les anciens membres de l’armée américaine d’origine haïtienne, à rejoindre ce regroupement.

Rappelons que le Président Jovenel Moïse, n’a pas cessé lui aussi, de s’attaquer à des membres du secteur privé qui, insiste-t-il, maintiennent toute la richesse d’Haïti. Le mois dernier, le locataire du Palais national avait même menacé de les mettre en prison, s’ils ne veulent pas se plier aux exigences de la loi. Et sur la question liée à une éventuelle « transition politique », Jovenel Moïse ne rate jamais l’occasion de critiquer l’opposition ainsi qu’une frange de la bourgeoisie, qui selon lui, se préparent à s’enrichir durant cette période. « Il n’y aura pas de transition dans le pays », a déclaré clairement le Président de la République, lors de son discours prononcé à l’inauguration d’un « aérodrome » à Jérémie, vendredi dernier.

Luckson Saint-Vil / HIP

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