Bras droit de Louis Gérald Gilles : Hermane Nelson ou le parcours d’un homme de l’ombre « pourri »
Hermane Nelson est un personnage controversé dans l’administration publique haïtienne. Son parcours est jalonné de scandales, de détournements de fonds, et de fuites à l’étranger pour échapper à la justice. Bien qu’il opère souvent dans l’ombre, Hermane Nelson continue de tirer les ficelles dans plusieurs ministères en Haïti, jouant un rôle central dans les pratiques de corruption qui gangrènent le pays.
Un parcours semé d’embûches, Hermane Nelson a débuté sa carrière administrative sous la présidence de Jean Rodolphe Joazile au Sénat. Très vite, il s’est retrouvé dans le collimateur de la justice pour vol, mais grâce à l’intervention du président du sénat à l’époque, il a pu échapper à la justice et s’enfuir aux États-Unis. Cette première ‘évasion’ a marqué le début d’une série d’actes de corruption qui ont jalonné sa carrière. De retour en Haïti, grâce à ses relations politiques, M. Nelson a retrouvé un poste au sein du Ministère de la Défense. Là, il n’a pas tardé à être de nouveau accusé de vol, ce qui a conduit à son éviction de l’administration. Malgré cela, Hermane Nelson a toujours réussi à se repositionner au sein du pouvoir, souvent dans l’ombre, mais avec une influence certaine sur certaines décisions importantes. Par la suite, Hermane Nelson a été intégré dans l’administration du Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES). Là encore, il s’est illustré par des actes de détournement de fonds, notamment en s’appropriant une partie des aides internationales destinées à Haïti. Sous sa gestion, le FAES n’a jamais pu fournir de rapports financiers transparents, laissant planer de sérieux doutes sur l’utilisation des fonds. Grâce à ces malversations, Nelson a pu bâtir un hôtel à Tabarre, construire une maison à Thomassin, acheter des véhicules luxueux, dont une Toyota Prado, et même acquérir une maison à Orlando, en Floride. Lorsque l’affaire du détournement de fonds de la FAES a éclaté, Nelson s’est réfugié à Orlando, fuyant une nouvelle fois la justice. Même en exil, son réseau en Haïti lui permet de garder un certain contrôle sur quelques affaires administratives.
En 2019, Hermane Nelson est retourné en Haïti, cette fois-ci pour occuper un poste d’administrateur au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC), sur recommandation de la sénatrice Dieudonne Luma Etienne. Cependant, son séjour au ministère a été de courte durée. Le ministre Edwing Charles a été contraint de le congédier en raison de son implication dans le vol de chèques destinés à des projets du ministère. Haïti Infos Pro dispose de plusieurs lettres dont celle du ministère des sports où il a été révoqué. En réponse à cette révocation, M. Nelson a reconnu dans une lettre distincte, alors qu’il était directeur administratif du budget, qu’il avait détourné 1,680,000 gourdes et qu’il s’engageait à rembourser cette somme au ministère. Malgré cet aveu, Hermane Nelson a toujours su rebondir au sein de l’administration haïtienne. Sous l’administration du Premier ministre Ariel Henry, Nelson a tenté de revenir dans l’administration sur recommandation d’un ancien député. Quelques mois après son entrée en fonction, un cadre du gouvernement d’Ariel Henry a pris la décision de le limoger, suite à des actes répréhensibles au sein de l’administration. Une fois de plus, Hermane Nelson a fui à Orlando. Cependant, même loin du pays, il reste un acteur clé dans les cercles de pouvoir, où il continue de manœuvrer en coulisse.
Retour auprès de Louis Gérald Gilles malgré ce passé tumultueux
Hermane Nelson est revenu en Haïti après la nomination du docteur Louis Gérald Gilles au Conseil présidentiel de la transition (CPT). Installé chez Louis Gérald Gilles, il serait devenu son bras droit et son principal collecteur de fonds, rackettant les directeurs généraux au nom du Conseiller-président afin de garantir leur maintien en poste, selon plusieurs sources contactées par HIP.
Le parcours de Hermane Nelson est l’illustration parfaite des dérives et de la corruption qui gangrènent l’administration haïtienne. De ses débuts au Sénat à son rôle actuel auprès de Louis Gérald Gilles, Hermane Nelson a toujours su manipuler le système pour éviter la justice et s’enrichir illégalement.
