Cabinet ministériel : Le « Jovenelisme » a survécu à Jovenel Moïse

Définitivement, Ariel Henry est le nouveau Chef de la Primature. Ce que le « Blanc » veut, il l’obtient même quand Haïti ne le veut pas ou ne l’aurait pas voulu. Politique nauséabonde et nauséeuse, beurk ! Une vieille devinette du terroir traduit à merveille « l’imposition blanche » et la « légitimation quasi-noire » du neurochirurgien à ce poste : Madan wa mouri zo l ap fè dega ? Pour y trouver la réponse, il faut penser à une bouteille ou un verre brisé dont les éclats piquent ou blessent. L’équivalent français de cette énigme se trouve dans un proverbe français qu’on oserait ainsi déformer : Morte la bête, mais pas le venin. Autrement dit, Jovenel Moïse est mort, mais sa volonté d’imposer au pays un « Premier ministre sans décharge » demeure. Ceci étant dit : Madan wa mouri zo l ap fè dega. Gageons que vous comprenez mieux, tout en appréciant la haute intelligence que recèle l’oraliture haïtienne. Bref ! 

Vous dites Jovenelisme ???

En attendant que le mot fasse son entrée dans le dictionnaire français (l’Immortel Dany Laferrière pourrait peut-être aider ne ce sens), dans le lexique politique haïtien, sa signification est déjà bel et bien simple pour celui qui a été témoin du règne du Président de la République, Jovenel Moïse, de son vivant. En effet, le Jovenelisme est une attitude politique qui se traduit par la faculté de pouvoir débiter des mensonges sans fard, sans filtre, sans vernis. Il se traduit purement et simplement, en politique, par la capacité naturelle de mentir cyniquement et sans art. C’est le mensonge mille fois répété qui ne deviendra jamais une vérité et dont le menteur ne se soucie guère des conséquences. 

Et ça continue…

Loin de nous toute idée de vouloir cracher sur le cadavre de Jovenel Moïse. Libre aux familles des victimes des massacres de Bel-air, de La Saline, de Martissant, entre autres, de s’assigner cette sale tâche ! La réalité d’aujourd’hui est que, il faut l’avouer, avant son assassinat tragique, le 58^ème Chef d’Etat d’Haïti a réhabilité de force un homme politique, en l’occurrence le Dr Ariel Henry, et celui-ci appuyé par la surpuissance du « Blanc » impose à tous son cabinet ministériel. C’est un mensonge né d’un mensonge qui enfantera implacablement d’autres mensonges. Donc, c’est un tourbillon de petits mensonges mis au service de petits intérêts mesquins et personnels qui avale la « Grande cause » du peuple. 

Tout a commencé quand l’Exécutif dirigé par feu Jovenel Moïse a fait mentir un décret présidentiel accordant illégalement décharge pleine et entière à des anciens Premiers ministres et anciens ministres. Puis, moins de deux semaines après la mort de celui que l’histoire haïtienne retiendra comme le plus grand imposteur de tous les temps, l’International a fait mentir Ariel Henry qui a rendu publique une liste de personnalités composant un gouvernement faussement consensuel et inclusif… Le mensonge donne des fleurs mais jamais de fruits ! Subséquemment, les élections promises par Ariel Henry cette année, du moins que le « Blanc » lui a fait promettre, restent et demeurent des fleurs qui se faneront au tout premier choc politique. Plus clairement : aucune élection n’est possible en 2021 au regard du statu quo. 

In fine, il serait bon de rappeler que « même si le mensonge est en route depuis plusieurs siècles, la vérité le rattrapera en une journée de marche ».