Canal d’irrigation sur la rivière Massacre : une épine dans le pied d’Ariel Henry

La décision des notables de Ouanaminthe, soutenue par la population locale, de poursuivre la construction d’un canal d’irrigation sur la rivière Massacre, qui sépare le nord de l’île d’Haïti, a suscité une vive réaction du gouvernement dominicain. Ce dernier estime que la construction de ce canal viole le traité de paix, d’amitié perpétuelle et d’arbitrage signé le 20 février 1929.

Le gouvernement dominicain a adopté une série de mesures diplomatiques pour exercer une pression sur les autorités haïtiennes afin de suspendre la construction de ce projet. Parmi ces mesures, on compte la suspension définitive de l’entrée de toutes les personnes impliquées dans le conflit et l’arrêt de la délivrance de visas aux citoyens haïtiens. De plus, la menace de fermer la frontière avec Haïti a été mise à exécution, lors d’un point de presse tenue, ce jeudi 14 septembre, par le président de la République dominicaine, Luis Abinader, dans un camp militaire.

Pour apaiser les tensions avec le pays voisin, le gouvernement haïtien dirigé par Ariel Henry a déclaré que cette construction était une initiative privée et n’engageait pas le gouvernement. Il a assuré qu’il interviendrait pour stopper le projet.

Dans le but de prendre des mesures concrètes, une délégation gouvernementale a été dépêchée à Ouanaminthe pour sensibiliser les initiateurs du projet sur la nécessité de suspendre les travaux en attendant l’arrivée d’experts pour les évaluer. Cependant, les initiateurs ont maintenu leur position, arguant que la République dominicaine possède déjà 11 prises sur cette rivière, comme l’a informé Richenel Polimice, coordinateur des casecs du Bas Maribaro.

De plus, les membres des organisations de la société civile de Ouanaminthe présents lors de la rencontre ont clairement exprimé leur détermination à poursuivre les travaux de construction du canal, affirmant qu’il contribuerait à l’irrigation de près de 3 000 hectares de terres cultivables, selon monsieur Polimilice.

Face à cette impasse et aux pressions exercées par le gouvernement dominicain, la question se pose de savoir si le gouvernement haïtien recourra à la force pour mettre fin aux travaux de construction. Cette situation a également suscité des inquiétudes au sein de la population de Ouanaminthe , qui soupçonne que l’administration d’Ariel Henry pourrait agir au détriment de ses intérêts pour plaire à la République dominicaine.
En conséquence, la population locale s’active jour et nuit pour achever au plus vite ce projet, malgré les tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays.

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