Cap-Haïtien : 354 ans de fête dans une obscurité cruelle et une misère persistante
En ce 15 août 2024, Cap-Haïtien, la deuxième ville d’Haïti, célèbre ses 354 ans d’existence. Cependant, cette journée, censée être marquée par des festivités et un sentiment de fierté collective, est en réalité un cri de désespoir face à une situation déplorable qui ne fait que s’aggraver. Le contraste entre l’anniversaire historique de la ville et la réalité de son état actuel est à peine croyable.
Depuis plus de trois ans, les habitants de Cap-Haïtien sont plongés dans une obscurité quasi totale. L’électricité, un service essentiel et fondamental, est devenue un bien de luxe inaccessible. Cette privation a eu des répercussions dévastatrices sur la vie quotidienne des citoyens. Les rues, déjà délaissées par les autorités, sont maintenant devenues des lieux de poussière et d’immondices. Ce qui était autrefois une ville vivante et dynamique est maintenant une ombre de ce qu’elle fut, rongée par des années de négligence.
Les débris et les ordures jonchent les rues, témoignant du manque de gestion et d’organisation des services municipaux. Cette accumulation de déchets ne se contente pas de nuire à l’esthétique urbaine, elle constitue également un danger pour la santé publique. Les habitants doivent vivre au milieu de cette saleté, qui engendre des risques sanitaires supplémentaires dans un contexte déjà fragile.
Le manque d’électricité a également des répercussions graves sur les activités économiques et les services essentiels. Les entreprises locales, incapables de fonctionner sans électricité, souffrent de la perte de revenus et de la diminution de la qualité de vie. Les établissements scolaires, les centres de santé et les institutions publiques sont paralysés, exacerbant encore plus les difficultés des citoyens.
La situation à Cap-Haïtien est une illustration flagrante de l’abandon des autorités locales. En dépit des besoins criants de la ville, les promesses de réhabilitation et d’amélioration restent lettre morte. Les dirigeants, incapables de répondre aux attentes légitimes de leurs concitoyens, semblent se complaire dans l’inaction. La gestion des déchets est laissée à l’abandon, les infrastructures se détériorent, et la ville continue de s’enfoncer dans une misère croissante.
Aujourd’hui, alors que Cap-Haïtien aurait dû célébrer son histoire avec fierté et espoir, la réalité est tout autre. Le manque d’infrastructures de base, l’absence d’éclairage public et l’incapacité à gérer les déchets sont devenus des symboles d’une gouvernance défaillante. Les festivités prévues pour marquer cet anniversaire sont ternies par une réalité qui ne fait qu’accentuer le désespoir des habitants.
Les citoyens de Cap-Haïtien méritent mieux que cette indifférence systématique. Ils méritent des responsables qui prennent réellement en charge les problèmes urgents de la ville et qui œuvrent avec dévouement pour améliorer les conditions de vie. L’anniversaire de Cap-Haïtien devrait être l’occasion de faire le point sur les réformes nécessaires, de renouer avec les engagements et de restaurer la dignité d’une ville qui a trop souffert.
Les autorités locales doivent se réveiller et comprendre que l’obscurité prolongée de Cap-Haïtien est une insulte à l’histoire et aux aspirations de ses habitants. La ville mérite une gestion efficace, une attention réelle et des actions concrètes pour sortir de la crise actuelle. Le temps des promesses non tenues est révolu; il est désormais impératif que Cap-Haïtien retrouve son éclat et son dynamisme, non seulement pour son anniversaire, mais pour chaque jour à venir.
