CARDH : 2021, l’année accusant le taux le plus élevé de violation des droits humains en Haïti

Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) a présenté, le 15 décembre dernier, un rapport sur la situation des droits Humains en Haïti. Ce travail est basé sur le dysfonctionnement de l’État à tous les niveaux, l’incapacité de la Police à remplir sa mission, la hausse de la corruption dans le pays, l’hégémonie des gangs armés caractérisée par le kidnapping, la dégradation des droits sociaux, économiques, civils et politiques. À la fin, la structure parvient à conclure qu’en 2021, les droits de l’homme sont violés sur toute la ligne en Haïti ou pire, c’est la fin de l’apparence de l’État de droit prôné depuis 1987.

Le pouvoir législatif, rappelle le CARDH, est quasi inexistant en raison de la fin du mandat des parlementaires en 2020 et la non-tenue des élections aux temps impartis par la loi. Aussi, le pouvoir exécutif se trouve dans un contexte assez spécial depuis l’assassinat de Jovenel Moïse où un Premier Ministre est arrivé à la tête de l’exécutif sans l’aval du Parlement, et dirige l’État, seul, au plus haut niveau, sans le contrôle parlementaire. Également, souligne l’organisme de défense des droits humains, le pouvoir judiciaire qui était déjà faible est actuellement au bord du gouffre. En plus des grèves en cascade, le CSPJ n’arrive pas à fonctionner, certaines juridictions n’ont pas de Juges d’Instruction et pour 70% des autres, leur mandat est arrivé à terme.

La Police, quant à elle, est impuissante face à l’hégémonie des gangs armés. Ils sont environ 200 bandes armées et contrôlent le territoire national en entier. Malgré les stratégies développées par l’institution policière, les bailleurs de fonds n’ont pas répondu, les policiers se font assassinés, soit 26 en 2020 et 31 jusqu’au 15 octobre 2021.

De cette situation, le territoire est envahi par les gangs, le kidnapping est en hausse, soit 98 en novembre 2021 et 106 du 1er au 14 décembre 2021. Ce phénomène appauvrit les victimes, les femmes se font violées et ne peuvent pas dénoncer les boureaux. Également, selon l’instance des droits de l’homme, la quantité de cas de kidnapping repertoriée est comptabilisée à moins de 10% puisque, les parents des victimes ont peur de porter plainte en raison de l’implication de certains policiers dans ces actes hors la loi.

La corruption continue de faire rage et d’engloutir le pays, tous les indicateurs sont au rouge. Des arrêts de débet ont été délivrés mais les fonds n’ont pas été restitués à l’État, regrette le CARDH.

Tout cela, d’après le rapport du CARDH, occasionne une accélération de la pauvreté et la dégradation des conditions de vie en Haïti. L’insécurité alimentaire est en constante augmentation, les prix des produits sont revus à la hausse notamment à cause de la crise de carburant et le dernier séisme.

Le droit à l’alimentation n’est pas respecté, le droit à l’éducation est bafoué, l’accès au soin de santé devient de plus en plus difficile, tout se dégrade. Pour cela, le Centre d’analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) juge que la démocratie et l’État de droit apparent sont à nu, sans oublier les gangs qui imposent leurs lois, violent les femmes et les infectent du VIH/SIDA, bloquent les services et occasionnent très souvent des troubles sociaux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page