CARDH-Drame à Village de Dieu : où sont passés les 1.2 million US décaissés par le Gouvernement de Joseph Jouthe ?

Le Centre d’Analyse et de Recherches en Droit de l’Homme (CARDH) croit que, le vendredi 12 mars 2021, les policiers Georges Renois Vivender, Désilus Wislet, Eugène Stanley, Ariel Poulard, Lucdor Pierre, tous faisant partie de l’unité d’élite Swat Team, de la Police Nationale d’Haïti ont été envoyés à la boucherie à Village-de-Dieu. Il en veut pour preuve : les renforts demandés pendant des heures n’ont pas été envoyés par les responsables de la PNH, ce qui a permis aux assasins d’humilier, de mutiler, de profaner, de brûler et d’exposer les cadavres des agents sur les réseaux sociaux.

Dans un rapport en date du 13 mars 2023, le Centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme se dit étonné du fait que deux ans après ce drame aucun rapport n’ait été donné à l’opinion, aucune sanction administrative et judiciaire n’ait été non plus prise contre les membres du haut commandement de la police et d’autres personnes responsables de ce carnage.

« L’inspecteur général Carl-Henry Boucher, responsable de la direction des renseignements généraux placé en isolement le 15 mars 2021 après avoir été auditionné par l’inspection générale, a été libéré après une conférence de presse prononcée le 31 mars 2021 par le Premier ministre Joseph Jouthe reconnaissant qu’il y avait des erreurs tactiques et des rétentions d’informations lors de l’opération. Il y avait des ordres qui n’ont pas été donnés à temps ce qui a poussé les policiers à tomber dans le piège. Beaucoup de consignes de la chaîne de commandement n’avaient pas été appliquées à la lettre sur le terrain », lit-on dans le rapport de deux pages.

Selon le CARDH, environ 1.2 million de dollar américain ont été décaissés par le gouvernement du Premier ministre Joseph Jouthe pour l’achat de matériels pour lutter contre le kidnapping et l’insécurité. Ces matériels n’ont jamais été livrés. De plus, il questionne le silence radio des institutions de contrôle et de lutte contre la corruption dont l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) et la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA).

Le Centre d’analyse et de recherche en droit de l’homme demande à la Direction Générale de la Police Nationale D’Haïti (DGPNH) et à l’Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (IGPNH) de fixer les responsabilités par rapport au drame du 12 mars 2021 qui n’a jamais été élucidé et qui affecte encore l’institution policière de même pour celui de Liancourt et Métivivier qui a créé des grognes de plus au sein de l’institution policière. Il croit que les mesures drastiques doivent être appliquées pour le bon fonctionnement de la Police Nationale d’Haïti. Le CARDH rappelle qu’un rapport de la direction départementale de l’Artibonite impute la responsabilité à 2 Inspecteurs généraux et un commissaire divisionnaire.

Village-de-Dieu, cause occasionnelle de Liancourt

L’organisme en droits humains rapporte que, dès lors, carte blanche a été donnée aux bandits pour assassiner les policiers et la population comme bon leur semble et les autorités se font leur complice en gardant le silence.

« Cinquante-quatre (54) policiers ont été assassinés en 2022. Du 1er au 26 janvier 2023, 18 policiers ont déjà été assassinés », poursuit le document.

L’opération bâclée de Village de Dieu a saccagé l’institution policière au plus haut niveau suite à ce drame. Tant d’autres événements ont marqué la PNH ces dernières années. Les directeurs généraux se sont succédé, des changements stratégiques effectués ça et là, mais la Police Nationale d’Haïti peine à se guérir de cette plaie.

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