FJKL

Carnage à la prison civile de Saint-Marc : la Fondation Je Klere dénonce de graves fautes administratives

Le 15 août 2024 restera gravé dans la mémoire collective comme un jour sombre pour Haïti. Ce jour-là, la prison civile de Saint-Marc a été le théâtre d’un carnage qui a coûté la vie à quatorze détenus, peut-être plus, exécutés sommairement après avoir protesté contre leurs conditions de détention inhumaines. Le rapport d’enquête de la Fondasyon Je Klere (FJKL) révèle les détails terrifiants de cette tragédie, soulignant les multiples fautes administratives et pénales qui ont conduit à ce massacre.

Depuis le début du mois d’août 2024, les agents pénitentiaires de la prison de Saint-Marc étaient en grève pour réclamer le paiement de leurs primes de risque. Cette situation a rapidement conduit à une dégradation des conditions de vie des détenus, qui se sont retrouvés privés de nourriture, sans visites de leurs familles ni audience devant les tribunaux. En l’absence d’un nombre suffisant de gardiens, le contrôle de la prison était devenu impossible.

Le matin du 15 août, la tension a atteint son paroxysme lorsque des détenus affamés, désespérés, ont désarmé un agent et commencé à protester pour exiger de quoi manger. En réponse, les autorités, dont le Commissaire du Gouvernement, sont intervenues, mais au lieu d’apaiser la situation, elles ont réprimé les prisonniers de manière brutale et meurtrière.

Selon les témoignages recueillis par la FJKL, certains détenus ont été abattus de sang-froid, y compris dans leurs cellules, alors que le calme était revenu dans la prison. Les autorités locales, notamment le Commissaire du Gouvernement et ses agents de sécurité, sont accusées d’avoir ordonné et participé à ces exécutions. Le Juge de paix, pourtant chargé de constater les décès, n’a pu faire son travail à l’intérieur de la prison. Les cadavres ont été déplacés sans constat légal, et quatorze d’entre eux ont été enterrés dans une fosse commune, un chiffre qui pourrait être sous-estimé selon certaines sources qui parlent de dix-neuf morts.

Le massacre de Saint-Marc est avant tout le résultat d’un usage disproportionné de la force pour réprimer une protestation légitime des détenus. Ceux-ci ne faisaient que revendiquer leur droit à l’alimentation, un droit fondamental bafoué par la grève des agents pénitentiaires. Les détenus n’étaient pas armés, hormis un fusil désarmé par un prisonnier, ce qui rend l’intervention des forces de l’ordre d’autant plus injustifiable.

Le bilan humain de cette tragédie est lourd : quatorze morts, sept blessés, dont un policier, et des dégâts matériels importants. Six cellules ont été endommagées, de même que plusieurs infrastructures de la prison. Les zones d’ombre restent nombreuses, notamment sur le rôle joué par certaines autorités locales, dont un avocat proche du Commissaire du Gouvernement, qui aurait participé aux exécutions.

La FJKL appelle à une enquête approfondie pour établir les responsabilités pénales et administratives. La gestion déplorable du personnel pénitentiaire, la grève illégale des agents et l’intervention violente des forces de l’ordre sont autant de facteurs qui auraient pu être évités si l’État avait pris ses responsabilités.

Les événements de la prison civile de Saint-Marc sont révélateurs d’une dégradation accélérée des institutions étatiques en Haïti. L’État a non seulement failli à garantir les droits fondamentaux des détenus, mais il a également toléré l’instauration d’une politique d’exécutions sommaires, une pratique qui menace le respect des droits de l’homme dans le pays.

Il est impératif que la communauté internationale et les acteurs locaux s’unissent pour exiger justice pour les victimes de ce carnage. Le droit à la vie et à la dignité humaine ne doit pas être sacrifié sur l’autel de l’impunité.

2 commentaires

  1. May I simploy sayy what a relief to disdover someopne that
    trjly understands whaqt they are taloking aboit online.
    Yoou cetainly realize hoow too bring an issue
    too ight and makle it important. A lott moee peopl must read this and understand
    thuis skde oof yojr story. I wass surprised yyou arre nnot more popular givsn that you certainly have the gift.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page