Carnage à Ravin Pentad : des proches des victimes dénoncent les agissements de la PNH
Loubens Ricéus, 20 ans, Bernard Valcin, 24 ans, deux parmi environ 14 jeunes massacrés par la Police Nationale d’Haïti à Ravin Pentad, le mardi 21 septembre dans la soirée, alors qu’ils tournaient un vidéoclip avec des armes en plastique. Nous avons rencontré Lyse Berry, mère de Loubens Ricéus, qui se dit dévastée après la mort brutale de son fils. Frekenson Jean, oncle de Bernard Valcin, affirme que les policiers ont caché le cadavre de son neveu sous un plastique dans une ambulance après l’avoir froidement abattu.
La tristesse et la douleur étaient palpables sur le visage de Lyse Berry. Nous l’avons rencontrée chez elle ce vendredi 24 septembre. Enfoncée dans sa chaise, dans sa modeste maison à Nazon, elle nous livre sa version des faits. « J’ai entendu une rafale d’armes automatiques. Puis, quelqu’un est venu nous annoncer la nouvelle. Je ne pouvais plus tenir. Je m’étais écroulée”, a déclaré la mère Loubens Ricéus qui a avoué que la disparition de son fils unique est une perte énorme.
De son côté, Frekenson Jean, oncle de Bernard Valcin, 24 ans, l’une des victimes du carnage, s’est présenté sur les lieux du crime quelques minutes après pour confirmer la mort de son neveu. « Les policiers ont caché le cadavre sous un tapis dans l’ambulance. C’est après beaucoup d’insistance qu’ils ont accepté de me le montrer”, a-t-il déclaré tout en fustigeant le comportement de la police qui selon lui est loin d’être professionnel.
En conférence de presse ce mercredi 22 septembre, la police avait revendiqué l’acte et avait affirmé avoir entendu des détonations et avoir abattu des hommes armés. Questionnée sur l’authenticité des armes, la porte-parole de la Police Nationale d’Haiti, Marie Michelle Verrier, qui s’est gardée de donner de détails, estimait que seule une enquête pourra déterminer s’il s’agissait de fausses ou de vraies armes. Cependant, tout le monde pouvait constater sur le lieu du crime qu’il s’agissait d’armes en plastique.
