Carnage de la Plaine du Cul-de-Sac : le bilan s’alourdit, RNDDH appelle à l’aide des survivants

Du 24 avril au 6 mai 2022, 191 personnes ont été assassinées, soit 107 hommes, 76 femmes, 6 filles et 2 garçons dans la guerre des gangs entre 400 Mawozo et Chen Mechan, selon ce qu’a rapporté le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dans un nouveau bilan rendu public le lundi 27 juin. L’organisme de défense des droits humains en a profité pour exiger des autorités un accompagnement financier, médical et psychologique en faveur des survivants-tes du Carnage de la Plaine du Cul-de-Sac. 

« Du 24 avril au 6 mai 2022, le gang armé des 400 Mawozo a attaqué la base des Chen Mechan dans son fief, à la Croix-des-Missions. Au cours d’affrontements violents qui s’en sont suivis, 191 personnes ont été assassinées soit 107 hommes, 76 femmes, 6 filles et 2 garçons. Au moins 18 femmes ont été violées. 17 d’entre elles ont été exécutées par la suite. 81 maisons et 57 véhicules au moins ont été incendiés. De nombreuses personnes ont été blessées par balles ou à l’arme blanche et 158 enfants sont devenus orphelins », a énuméré d’entrée de jeu le RNDDH qui souligne que parmi les personnes tuées, 48 ont été présentées comme étant des membres ou des proches de l’un des gangs armés qui s’affrontaient.

Contrairement au rapport préliminaire publié en date du 10 mai 2022, à travers ce dernier le RNDDH a relaté les propos de certaines victimes survivantes, témoins de la fureur des seigneurs de la terre qui ont mis la Plaine du Cul-de-Sac à feu et à sang pendant plusieurs jours. Par ailleurs, le RNDDH a précisé qu’au-delà des pertes en vies humaines et matérielles enregistrées au cours du  carnage. “Des parents ont assisté à l’exécution de leurs progénitures, d’autres ont été assassinés en présence de leurs enfants, dont la plupart sont en bas âge. De nombreuses personnes ont été obligées d’abandonner leurs proches et au moins un conjoint a assisté aux viols répétés de sa compagne”, a indiqué l’un des plus importants organismes de défense des droits humains en Haïti. 

Plus loin, le RNDDH a noté que 2 mois après, les autorités judiciaires sont dans l’impossibilité de fournir des détails sur les poursuites entamées contre les coupables de cet acte odieux. « Les autorités judiciaires ne peuvent toujours pas fournir d’informations précises sur les actions entreprises en vue de mettre l’action publique en mouvement à l’encontre des bandits armés impliqués dans ce carnage, dont des chefs de gangs très connus”, a poursuivi l’ONG tout évoquant une situation tendue à la Plaine du Cul-de-Sac en dépit d’un calme apparent.

En ce sens, le RNDDH exige des autorités un accompagnement financier, médical et psychologique aux survivants-tes du Carnage de la Plaine du Cul-de-Sac et leur demande de porter la DCPJ à enquêter sur les actes attentatoires aux vies et aux biens perpétrés à la Plaine du Cul-de-Sac du 24 avril au 6 mai 2022, en vue de transmettre aux autorités judiciaires un rapport circonstancié, pour la mise en mouvement de l’action publique à l’encontre de tous ceux qui y sont impliqués. Dans la foulée le RNDDH a invité les autorités compétentes à porter la DCPJ à enquêter sur les relations de proximité existantes entre certains journalistes, des personnalités publiques et des bandits armés et sur l’implication de matériels et équipements policiers – notamment de l’UDMO – dans la perpétration du Carnage de la Plaine du Cul-de-Sac.

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