CMEL : « La liberté de la presse est en danger », s’inquiètent des journalistes

À l’initiative du Collectif des Médias en ligne (CMEL), des dizaines de journalistes ont foulé le macadam, le dimanche 13 novembre 2022, pour dénoncer les brutalités policières dont sont victimes des membres de la presse dans l’exercice de leurs fonctions. Ils en ont profité pour exiger le résultat de l’enquête sur l’assassinat du confrère Romelson Vilcin, tué dans l’enceinte du commissariat de Delmas 33, le 30 octobre dernier.

Vêtus de T-schirt blanc sur lequel est écrit « La Presse, miroir d’une société », ils étaient plusieurs dizaines de journalistes et de militants qui ont marché pacifiquement pour dénoncer les violences policières répétitives contre les travailleurs de la presse. La marche a débuté devant le bâtiment longeant l’Unité Départementale de Maintien de l’Ordre (UDMO) au Champ-de-mars, où le secrétaire général du CMEL a prononcé un discours.

« Même les femmes journalistes n’étaient pas épargnées de la brutalité policière ce jour-là (30 octobre 2022). Ce qui n’est aucunement conforme à la mission des policiers. Quand on assassine un journaliste, cela ne fait que renforcer la plume d’autres journalistes. On ne peut pas assassiné tous les journalistes. Nous sommes des professionnels qui n’ont que des caméras, des smartphones, des magnétophones comme armes. L’impunité doit cesser un jour en Haïti », a martelé Dieudonné Saint-Cyr.

« Les journalistes et les policiers font le même travail. La seule différence, c’est que les policiers ont des armes à feu, mais nous, nous utilisons d’autres armes comme nos matériels de travail. Les travailleurs de la presse ne sont pas ennemis des policiers. Au contraire, ils sont appelés à vivre ensemble », a déclaré la journaliste Landa Michel qui a pris part à cette marche de protestation.

Par ailleurs, les journalistes-protestataires ont demandé au haut commandement de la PNH de prendre des dispositions pour éviter que les mauvais comportements des policiers envers les journalistes se répètent, tout en exigeant au passage l’aboutissement de l’enquête relative à l’assassinat du journaliste Romelson Vilcin.

Michaud Joseph, qui a été victime récemment des mauvais traitements des autorités policières, a invité les agents de l’ordre à faire preuve d’humanité envers les travailleurs de la presse, véritables protecteurs de la démocratie.

Du Champ-de-Mars au commissariat de Delmas 33, en passant par Lalue et Nazon, les journalistes, pancartes en mains, sur lesquelles l’on pouvait lire des slogans comme « Non à la brutalité policière », « Justice pour les journalistes », entre autres, ont lancé de vibrants messages aux autorités concernées afin de prendre des mesures urgentes contre les « bourreaux » au sein de la Police Nationale d’Haïti.

Aux abords du Commissariat de Delmas 33, des dispositifs de sécurité ont déjà été dressés pour empêcher les journalistes d’atteindre la barrière principale du bâtiment. Au final, un policier a permis à cinq journalistes d’aller déposer une gerbe de fleurs à l’endroit où le confrère Roméro Vilsin a été tué.

Dans un rapport publié la semaine dernière, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a fait état de 19 journalistes qui ont été victimes cette année dans l’exercice de leurs fonctions. Ces derniers ont été soit tués ou maltraités par des agents de police ou des membres de gangs.

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