Constitution : Le BINUH nomme un conseiller au Comité consultatif, l’opposition crie à l’ingérence

L’opposition politique en Haïti, par le biais de sa direction, a écrit à António Guterres le 2 janvier 2021. Dans cette lettre adressée au secrétaire général des Nations Unies, elle critique le support inconditionnel du BINUH à l’égard du pouvoir absolu de Jovenel Moïse. Rappelant que le règne de l’actuel président d’Haïti n’est qu’à moins de 40 jours de sa fin, la direction de l’opposition politique invite le BINUH à apporter sa contribution à la préparation de la transition.

Dans cette corespondance, les signataires rappellent aux Nations Unies que le pouvoir de Jovenel Moïse est un « pouvoir sanguinaire et totalitaire ». Premièrement, du fait que le président s’est allié aux bandits armés, fédérés sous la bannière du G9, semant le deuil et la terreur au sein de la population. Deuxièmement, par le fait que le chef de l’État a renvoyé le Parlement depuis le mois de janvier de l’année écoulée pour être le seul chef à bord. S’érigeant en tout-puissant, il a décidé de nommer son propre Conseil Électoral Provisoire (CEP) sans tenir compte des préscrits de la loi-mère du pays. Qui pis est, M. Moïse poursuit sa volonté aveugle de doter le pays d’une nouvelle Constitution. De ce fait, il outrepasse la Constitution en viguer en instaurant un pouvoir dictatorial.

Par rapport à ces différents affronts que commet Jovenel Moïse contre la population haïtienne, la direction de l’opposition politique rappelle aux Nations Unies qu’elles ont pour mission de défendre le respect des droits démocratiques. Pour cela, elle dit ne pas comprendre leur apport technique au président en nommant le Tunisien Amor Boubaki comme conseiller juridique de la commission devant travailler sur le projet de la nouvelle constitution. L’opposition dénonce catégoriquement cette décision montrant que les Nations Unies encouragent le président à violer la Constitution de son propre pays.

Plus loin, les structures de l’opposition rappellent que Jovenel Moïse est à moins de 40 jours du 7 février 2021, la date marquant la fin de son mandat. Conscientes que le pays se dirige droit vers une transition, elles invitent le BINUH à en apporter sa contribution, au nom des principes démocratiques.

Les personnes ayant signé cette lettre de la direction politique de l’opposition sont les ex-sénateurs Edmonde Supplice Beauzile et Youri Latortue, ainsi que le sénateur Nenel Cassy.

Haiti Infos Pro

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