Coronavirus: Des quartiers défavorisés appellent « au secours » de l’État
Haïti fait face à des défis considérables dans la lutte contre le nouveau coronavirus, comme la crise économique, le non-accès à la santé et à l’eau potable.
Officiellement avec 18 cas confirmés le travail est rude. Pour éviter d’attraper le virus, certaines mesures préventives ont une importance capitale, comme se laver les mains et pratiquer la distance sociale. Dans certains quartiers populaires de la capitale et ses environs, la situation reste inchangée. Par exemple, l’eau potable à laquelle la population devrait avoir accès est une denrée rare.
Se laver les mains en prévention contre la pandémie, ce geste paraît impossible pour une population qui vit dans une misère atroce.
Plusieurs quartiers populaires de la capitale tirent la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des dirigeants. De Grand Ravine, en passant par Carrefour feuilles, pour aboutir au Fort national, le constat est clair: « l’État est absent ».
À Grand Ravine , plusieurs habitants de la zone crient au scandale face à l’absence de l’État, face au risque de la propagation du coronavirus. Sous le plein contrôle des gangs armés, Grand Ravine ne dispose d’aucune installation en eau pour le lavage des mains, selon plusieurs habitants de la zone interrogés. Pas de campagne de sensibilisation. Les habitants n’ont rien changé dans leur comportement, a-t-on constaté.
À Carrefour feuille, de la rue Monseigneur Guilloux au Sanatorium, c’est le même constat. Pas d’installation ou sceaux d’eau pour le lavage des mains. Les habitants ne pratiquent pas la distance sociale. Le non-accès aux soins, à l’eau potable ainsi que les problèmes économiques de toute sorte, rendent ces quartiers vulnérables.
Des habitants de « Fort-National » dénoncent l’attitude des autorités pour n’avoir pris aucune mesure afin d’alimenter le quartier en eau potable dans le cadre de la prévention contre le nouveau Coronavirus.
Aucun point de lavage des mains n’a été non plus installé. « Ici à fort national, si on n’a pas les 15 gourdes pour acheter un « bokit dlo », on reste sans se laver », a déclaré une jeune dame.
« Nou pa gen dlo nan zòn nan », lance un citoyen qui se montre très critique envers des agents de la PNH qui utilisent de la force pour faire respecter le couvre-feu instauré par le gouvernement.
Des habitants de Fort National se plaignent aussi d’être privés de tout, alors qu’on leur demande de rester chez eux.
Fortement touchés par le chômage, plusieurs habitants de différents quartiers populaires se montrent très critiques envers les autorités qui n’ont rien fait pour les aider.
Depuis plusieurs jours, le gouvernement, à travers le FAES, distribue des kits alimentaires dans certaines zones de la capitale. Pour plus d’un, il s’agit d’un spectacle politique.
Kettia JP Taylor / Haiti Infos Pro