Coronavirus: une échappatoire qui tombe à point pour Jovenel Moïse

Le Covid-19 fait plus de bien que de mal à Jovenel Moïse. Redescendu de son piédestal depuis les émeutes de juillet 2018 (6, 7), les demandes incessantes de la population du rapport, du procès de tous ceux impliqués dans la dilapidation des fonds PetroCaribe et la paralysie totale de toutes les activités pendant les 3 premiers mois de l’année scolaire (2019-2020), Jovenel Moïse était mal barré, mal en point durant le début de l’année 2020, ne savait même pas à quel saint se vouer pour sauver son mandat.

L’année 2020, au regard de 2019, s’annonçait extrêmement compliquée pour le locataire du Palais national.

Et, comme un émissaire venu de nulle part envoyé pour trouver un dénouement voire pour demander d’observer une trêve, le Coronavirus arrive et met hors-jeu, ou hors état de nuire, tous les principaux adversaires du pouvoir en place.

Après l’échec cuisant du carnaval national, l’opposition se préparait à refouler le macadam pour forcer Jovenel Moïse à démissionner. « Le peyi lòk » et ses conséquences néfastes sur l’économie, la santé, l’éducation etc, ne laissait augurer rien de bon pour l’administration Moïse. Ce n’était pour certains qu’une question de temps avant que le président jette l’éponge, sa présidence était même assimilée à un baril de poudre prêt à exploser. Jovenel Moïse était dans de beaux draps.

Avec l’arrivée du Covid-19 en Haïti, l’heure n’est plus aux querelles politiques, elle est à la solidarité, à la mise en application des mesures barrières: se laver les mains régulièrement, interdiction de tout rassemblement et le plus important « Rete Lakay ou ».

Pour Jovenel Moïse, qui a dû faire face pendant plus d’un an et demie aux manifestations de rue violentes, réclamant le procès PetroCaribe, et sa demission, le Coronavirus et les mesures barrières qui vont avec lui font du bien. Le Covid-19 lui permet de respirer, pour l’instant il n’a pas à s’inquiéter des manifestations, de l’opposition radicale, de la demande incessante du procès PetroCaribe, parce que, consciencieusement, le seul discours qui vaut la peine aujourd’hui c’est celui sur le Coronavirus.

Que l’on ne s’y méprenne pas, le Coronavirus de par les dégâts importants déjà causés à travers le monde ne devrait en aucun cas faire du bien à quelqu’un, mais le monde est ainsi fait. Certains profitent ou bénéficient des circonstances.

Aujourd’hui le Covid-19 profite bien à Jovenel Moïse qui vit malgré lui une période moins bouleversante que le « peyi lòk » de l’année dernière. Ce n’est toutefois pas une carte blanche pour le No1 du PHTK, vue la gestion jusque-là inefficace du pouvoir en place pour contrer le Coronavirus.

RICOT Saintil / HIP

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