Corruption et abus au sein de l’administration publique : la transition haïtienne en péril
L’administration publique haïtienne traverse une période sombre marquée par un scandale qui menace la légitimité et l’intégrité des dirigeants de la transition. Alors que le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement du premier ministre Gary Conille se préparent à effectuer des changements dans les directions générales des ministères et des organes déconcentrés, des allégations de corruption et d’abus de pouvoir émergent, mettant en œuvre des pratiques inquiétantes.
Pour conserver leur poste ou accéder à des hautes fonctions synonymes de privilèges, certains individus seraient prêts à offrir des millions de gourdes aux dirigeants de la transition. Pire encore, certains de ces dirigeants exigeraient de fortes sommes d’argent ou des faveurs sexuelles en échange de postes influents. Cette situation scandaleuse révèle un dysfonctionnement profond au sein de l’administration publique, où l’argent et l’influence semblent prévaloir sur les compétences et l’éthique.
Récemment, une rencontre entre des conseillers-présidents, le premier ministre Gary Conille et des dirigeants de partis politiques a dégénéré, exposant les tensions et les conflits d’intérêts qui minent la transition. Les échanges houleux, ponctués d’insultes et d’invectives, ont montré que les dirigeants actuels semblent plus préoccupés par l’accumulation de richesses que par le bien-être de la population. Selon des sources proches des discussions, Gary Conille et l’ancien premier ministre a.i. Claude Joseph étaient sur le point d’en venir aux mains, n’était l’intervention de conseillers-présidents.
Les observateurs avisés soulignent que ces dirigeants, conscients de la brièveté de leur mandat, cherchent à maximiser leurs gains personnels au détriment du citoyen lambda. Les allégations selon lesquelles des conseillers-présidents auraient demandé des dizaines de millions de gourdes au président du Conseil d’administration d’une banque commerciale pour conserver son poste illustrent cette course effrénée à l’enrichissement personnel.
La population, déjà accablée par l’insécurité et les violences des gangs, voit ses espoirs de changement s’évanouir face à l’avidité des dirigeants de la transition. Malgré l’état d’urgence sécuritaire décrété sur 14 communes des départements de l’Ouest et de l’Artibonite, la situation reste critique et la peur continue de régner.
À moins de 19 mois de la fin du mandat de la transition, les préparatifs pour les élections censées doter le pays de dirigeants élus et légitimes n’ont pas encore commencé. La formation du Conseil électoral provisoire (CEP) et le choix des conseillers électoraux promettent d’être le théâtre de nouvelles tractations et marchandages, retardant encore la mise en place d’un processus démocratique transparent.
Le premier ministre Gary Conille, l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), le Commissaire du Gouvernement et le président du CPT sont attendus pour prendre des mesures fermes et engager des poursuites contre les responsables de ces pratiques scandaleuses. La population haïtienne, en quête de justice et de gouvernance éthique, espère que cette transition marquera une rupture avec les abus du passé et ouvrira la voie à un avenir plus juste et transparent.