Cour d’appel: Vive tension suite à la mise en continuation de l’affaire des prisonniers politiques

Des militants politiques, remontés après la décision de la composition du Tribunal de renvoyer à huitaine l’audition sur l’appel de la décision de la juge Annie Fignolé relative au dossier des prisonniers politiques, ont saccagé l’enceinte de la Cour d’Appel.

Les prisonniers politiques ont du regagner leur cellule à la prison civile de la Croix-des-Bouquets après le renvoi à huitaine de l’affaire. La composition du Tribunal a mis en avant «l’heure avancée» pour justifier la décision.

Le juge Jean Péres Paul a balayé la thèse politique soutenue par les militants pour acculer le tribunal. Il évoque la nécessité pour le Conseil d’apprécier le dossier des citoyens arretés au mois de novembre 2019.

Parallélement, une vive tension a régné dans l’entourage de la Cour d’appel de Port-au-Prince, à Pacot, lundi suite à l’annonce de mise en continuation de l’audience. Des militants ont tenté de faire obstacle aux forces de l’ordre au moment d’évacuer les detenus. Les agents de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) ont dégainer leurs armes pour disperser la foule des militants politiques. Des éléments du Corps d’intervention de maintien d’ordre (CIMO), des policiers de la Brigade de renseignement et d’intervention (BRI) ont été appelés en renfort afin de faire régner la paix, a-t-on pu constater.

Des avocats, des proches des inculpés, des membres de l’assistance ont galéré pour pouvoir abandonner la Cour d’appel en raison des effervescences.

En réaction à la décision du Tribunal, des avocats ont dénoncé l’issue de la séance. André Michel, porte-parole du Secteur démocratique et populaire, avocat du Conseil de la défense dit prendre acte de la décision. Il promet de se presenter lundi, aux premières heures sur les lieux de plaidoyer pour porter l’affaire et défendre ses clients.

Considération similaire du leader de «Ayiti an aksyon», Youri Latortue, qui déclare s’engager pour la libération des detenus. Il désapprouve le comportement des juges Eddy Darand, Jean Péres Paul et Belette Larose de prolonger le séjour des prisonniers politiques à la prison civile de la Croix-des-Bouquets.

Marc-Antoine Maisonneuve, de son coté, dit espérer un dénouement dans le dossier. Il encourage le Tribunal à evacuer le dossier et fixer le sort des inculpés.

Les sieurs Arnel Bélizaire, Joanel Paul, Garry Philémon, Pierre Kilick Cémélus, Babas vont devoir patienter avant le verdict du Tribunal à huitaine pour la reprise de l’audience.

Le directeur executif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Esperance blame le doyen du Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Bernard Saint-Vil, responsable au premier chef de la dégradation du système judiciaire. En voulant faire le jeu de l’Exécutif, le juge Saint-Vil agit en violation du droit des detenus, a-t-il soutenu.

Il importe de signaler la présence d’anciens élus dont Yvon Feuillé, Printemps Bélizaire, Roger Milien à la Cour d’appel. D’autres figures dont les avocats Camille Leblanc, Joseph Manès Louis, Stanley Lafortune, Caleb Jean-Baptiste, Iswick Théophin, Arnel Rémy ont preté main forte au Conseil de la défense pour l’élargissement des prisonniers.

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