Covid-19 : Le décret de l’administration Moise-Jouthe et sa difficile application

Dans un décret publié le 21 mai, l’administration Moise-Jouthe entend sanctionner légalement ceux qui violent les mesures relatives à l’état d’urgence sanitaire, ceux qui ne portent pas de masque dans les lieux publics ; ceux qui ne respectent pas le couvre-feu ; ceux qui organisent des rencontres ou manifestations avec plus de cinq personnes. Les contrevenants courent le risque d’être sanctionnés afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus en Haïti.

« Le port du masque de protection ou d’un équipement de protection individuelle, protégeant au moins la bouche et le nez ou de tout autre équipement de lutte contre la pandémie/épidémie, déterminé par Arrêté pris en Conseil des Ministres, est obligatoire pour toute personne se trouvant ou circulant sur la voie publique, sous peine de trois mille (3,000.00) gourdes d’amende, de cinq (5) jours d’emprisonnement ou de quinze (15) jours de travail d’intérêt général à déterminer par le Conseil Municipal », peut-on lire dans l’article 8 du décret publié dans le journal officiel Le Moniteur précisant que cette mesure s’applique dans tous les lieux publics y compris les supermarchés.

« Tout rassemblement, réunion ou activité mettant en présence de manière simultanée plus de cinq (5) personnes, en milieu clos ou ouvert, est interdit sur le territoire de la République, sous peine de trois mille (3,000.00) gourdes d’amende, de cinq (5) jours d’emprisonnement ou de quinze jours de travail d’intérêt général à déterminer par le Conseil Municipal », stipule l’article 6 du document.

Après une levée de boucliers concernant le couvre-feu, l’administration Moise-Jouthe a décidé d’épargner les journalistes, les agents de la force publique de service, les personnels médicaux, pompiers, ambulanciers en service et d’autres catégories de professionnels ou personnes munies d’une autorisation délivrée dans les conditions prévues par arrêté pris en Conseil des Ministres, selon l’article 9 du décret.

D’autres points ont été adoptés concernant le transport en commun. « Le conducteur de véhicule ou matériel de transport communique aux voyageurs les mesures d’hygiène et de distanciation sociale, dites « barrières », ou toutes autres mesures nécessaires suivant la nature de pandémie / épidémie, comportant notamment l’obligation pour les voyageurs de porter un masque de protection ou un équipement de protection individuelle protégeant au moins la bouche et le nez. Le conducteur s’assure du respect de ces mesures par les voyageurs. En cas de violation, il est passible de l’une des peines prévues au troisième alinéa de l’article 3 », selon l’article 4 du décret.

Dans les faits, aucune de ces mesures n’est encore en respectée à part le port du masque qui est obligatoire dans certaines institutions et le couvre-feu qu’on tente de faire respecter avec une brutalité policière inouïe et des contraventions le plus souvent injustes. La réouverture de toutes les usines de la sous-traitance textile. Au Champs de Mars, tout marche comme autre fois. Dans les transports en commun les passagers sont encore entassés comme des sardines, et le plus souvent sans masque de protection. Dans les usines où le risque de propagation est élevé, la distance physique peine à être respectée alors qu’on assiste à une augmentation exponentielle des cas de coronavirus en Haïti.

Joubert Joseph/HIP

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