Cri de détresse des habitants de la Plaine du Cul-de-Sac, fuyant la guerre des gangs

Une guerre a éclaté entre les gangs « 400 mawozo » et « Chen mechan » depuis le dimanche 24 avril 2022. Cela a contraint bon nombre d’habitants de plusieurs quartiers de la Plaine du Cul-de-Sac à fuir leur maison pour enfin se réfugier sur la place publique de Clercine. Environ 48 heures plus tard, une équipe de Radio Kiskeya les ont rencontrés et recueillis leur cri de détresse, abandonnés sans secours sur la place après la pluie.

« J’ai quitté ma maison à cause du gang 400 Mawozo. En fuyant, je n’ai rien pu prendre. Trois autres personnes qui étaient avec moi ont été tuées par les bandits, je suis le seul à avoir eu la vie sauve », raconte avec peine ce jeune homme, soulignant que « si quelqu’un n’arrive pas à voir un membre de sa famille, il doit conclure qu’il a été tué par les Mawozo ». Un adulte, se réfugiant lui aussi sur la place en provenance de Croix-des-Missions, relate qu’il s’agit d’une guerre entre deux camps. Ne pouvant pas résister, il dit avoir pris la fuite avec sa femme, ses six enfants dont un bébé. Aussi, a-t-il dit, il a quitté sa maison dès 6 heures AM dimanche dernier et ce mardi 26 avril 2022, il vient tout juste de revoir ses enfants depuis le jour où il avait quitté sa demeure. « Je ne peux rien espérer de personne, ni de l’État, ni de la Police. Les gangs de 400 Mawozo et ceux de Chen Mechan ont des armes de grands calibres. De l’insécurité, tout le monde en est victime: Jean L. Dominique, simple citoyen, même le Président. Je ne peux compter sur personne, sinon que Dieu », a-t-il lamenté.

« Nous avons grandement soif d’un calme. La Police a abandonné le territoire au gang 400 Mawozo qui nous envahit maintenant », a laissé entendre un autre déplacé. « Ils sont très très très nombreux ceux qui ont été victimes. Les corps sont restés sur le sol, leur famille ne peut pas les récupérer », poursuit-il, regrettant que la veille, il a passé la nuit sous la pluie.

« Ils ont vandalisé ma maison, ils ont brûlé toutes mes affaires », regrette une dame. « J’habite à Butte-Boyer. J’ai fui avec mes deux enfants et je suis enceinte. On a dormi sous la pluie sur la place et on s’est changé ce matin », se plaint-elle, demandant aux autorités de l’aider à acheter une nouvelle maison puisque les bandits ont tout incendié sur leur passage.

Par ailleurs, il faut dire que les déplacés ont fait savoir qu’ils n’ont reçu la visite d’aucune autorité centrale ni locale. Aussi, ils appellent le gouvernement à leur venir en aide, pour permettre au calme de revenir sur la Plaine afin qu’ils puissent regagner leurs maisons.

D’un autre côté, il faut dire qu’une crise humanitaire aigüe risque de frapper le peu d’habitants qui n’ont pas fui leur maison dans la Plaine du Cul-de-Sac. Certains rapportent qu’ils font face à une pénurie d’eau et de nourriture et ne peuvent en acheter nulle part, vu que les zones ont été vidées de leurs occupants. Ils lancent un appel urgent aux autorités qu’ils invitent à assumer leurs responsabilités afin d’éviter le pire.

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