Crise du carburant et insécurité: Port-au-Prince et d’autres villes paralysées par la grève

Le gouvernement de facto dirigé par le premier ministre, Ariel Henry, semble n’avoir pas tiré les renseignements des deux journées de grève d’avertissement organisées la semaine dernière par des organisations syndicales du secteur du transport en commun, pour exiger des réponses célères à la crise du carburant et l’insécurité grandissante qui sévit à Port-au-Prince et ailleurs. À la première journée de l’opération «fèmen peyi», les activités socio-économiques sont pratiquement à l’arrêt.

Les velléités de certains leaders syndicaux de semer la confusion sur la tenue ou non de la grève ont eu très peu d’incidence sur la réussite de l’opération «fèmen peyi». À Port-au-Prince, des rues ont été observées désertes, les activités socio-économiques ont connu un net ralentissement. Le grand commerce, le transport public, les banques commerciales, les activités scolaires ont été fortement paralysés.

À Bas-Delmas, dès l’aube ce lundi, des rafales d’armes automatiques ont troublé le sommeil des rares résidents du quartier de Bel-Air, de Chancerelles et de la périphérie, apprend-t-on. Des civiles armés de la Fédération de «G-9» ont dégainé leurs armes pour créer la peur et persuader les citoyens à éviter des zones qu’ils contrôlent.

S’ensuivent des mouvements de contestation populaire pour dénoncer la pénurie de l’essence sur le marché et l’insécurité.

Au Cap-Haïtien, des barricades de pneus enflammés ont été dressées sur la chaussée. Des sources locales rapportent des détonations qui ont résonné dans des quartiers populaires dont Sainte-Philomène, Vertières. Le transport public, thermomètre de la vie sociale, a été observé à l’arrêt, informent des journalistes locaux.

Aux Gonaïves, tableau similaire pour réclamer du gouvernement des mesures fortes face à la dégradation du climat de l’insécurité et la rareté du carburant. Des automobilistes ont défilé dans certaines rues de la Cité de l’indépendance, ils ont également coupé l’accès à l’entrée Sud de la ville en installant des barricades. Des axes routiers abandonnés aux détritus ont servi de décor pour fermer l’accès à la circulation.

Dans d’autres régions du pays, l’appel à la grève générale a été suivi. À Petit-Goave, des résidents ont protesté contre le pouvoir de facto, jugé incapable, de juguler la crise. Les écoles, les banques commerciales, l’administration publique ont gardé leurs portes fermées. Selon des sources concordantes, la route nationale numéro 2 a été impraticable en raison des obstacles qui entravent la circulation.

Jacmel, Port-de-Paix, Léogane, Miragoane, les Cayes ont connu des mouvements de tension à la première journée de l’opération «femen peyi», initiée par des organisations syndicales du transport public.

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