De nouvelles voix s’élèvent contre le support de l’ONU et l’OEA à Jovenel Moïse

L’historien Georges Michel, les anciens ministres de la justice Paul Denis et Camile Leblanc se sont prononcés, ce 6 janvier 2021, sur le support de la communauté internationale au pouvoir de Jovenel Moïse. Pour l’historien, l’ONU et l’OEA ont pour habitude d’aider certains pays à instaurer la dictature. Pour le politique, ces deux organisations internationales ne croient pas au bien-être de la population haïtienne. Et pour l’homme de loi, l’ONU et l’OEA devraient aider Jovenel Moïse à planifier la passation du pouvoir le 7 février 2021. Ils ont fait ces déclaration au micro de Radio Kiskeya.

D’après l’historien Georges Michel, l’OEA et l’ONU aident Jovenel Moïse à asseoir sa dictature en dirigeant librement par décret. Mais la seule chose, elles ne pourront pas forcer la population à participer aux élections, précise-t-il. D’un autre côté, le professeur estime que les ambassades américaine, canadienne, française et allemande commencent par se démarquer du chef de l’État. Avec l’arrivée de l’administration de Joe Biden, les données pourront changer, poursuit-il. Plus loin, il souligne que le pouvoir en place compte instaurer une nouvelle dictature dans le pays. D’ailleurs, les paramètres sont déjà bien définis dans la nouvelle Constitution qui est en préparation.

L’ancien ministre Camille Leblanc, quant à lui, se demande pourquoi ces deux organisations des Nations-Unies n’avaient pas exigé la réalisation des élections au temps imparti par la Constitution et préfèrent plutôt supporter M. Moïse dans sa démarche dictatoriale. Réagissant sur les déclarations de Luis Almagro, disant que les élections doivent être réalisées en 2021 et la passation du pouvoir doit se faire en 2022, il dit que M. Almagro s’est toujours montré disponible pour le pouvoir en place par le biais d’Antonio Sola. En ce sens, il croit que le meilleur service qu’Almagro pourrait rendre au titulaire du Palais National, c’est de l’aider à préparer la passation du pouvoir le 7 février prochain.

De son côté, Paul Denis trouve que le comportement de l’ONU et de l’OEA prouvent qu’il y a certaines organisations au sein de la communauté internationale qui ne se soucient pas du bien-être de la population haïtienne. La communauté internationale minimise les désirs et la volonté des Haïtiens de voir Haïti devenir un pays où règnent la démocratie et l’État de droit, soutient-il. Il abonde dans le même sens que les deux autres personnages, en croyant que depuis un certain temps, le «blanc» soutient le projet de dictature concocté contre Haïti. En ce sens, il appelle ces institutions dont fait partie Haïti à se conformer aux règles et principes qui définissent leur fonctionnement. «Il est temps que l’OEA et l’ONU arrêtent de supporter les projets macabres de dictature dans les petits pays», déclare-t-il en soutenant que le peuple en a marre de vivre dans une telle situation.

Il est clair que plus d’un s’opposent à l’ingérence de la communauté internationale en Haïti et le désir de Jovenel Moïse d’établir sa dictature. Cependant, les deux parties continuent d’avancer en ignorant toutes recommandations et les cris du peuple. Ce qui peut déboucher sur une véritable désobéissance civile, qui pourra enfoncer le pays encore plus dans l’abime. 7 février 2021 ou 7 février 2022, quand partira Jovenel Moïse? La réponse n’est pas encore claire. Les pions se déplacent, les stratégies se multiplient, la nation retient son souffle.

Haiti Infos Pro

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