Débarquement d’une force étrangère en Haïti : Un sujet qui renvoie dos à dos les citoyens

Si une bonne partie de la classe politique et des organisations de la société civile haïtienne rejettent l’idée relative à l’intervention d’une force militaire étrangère dans le pays pour résoudre le problème de l’insécurité, conformément à la demande formulée par le gouvernement d’Ariel Henry, les opinions sont pourtant partagée chez les citoyens.

Au Champs-de-Mars, la plus grande place publique du pays, ce lundi 10 octobre 2022, il est 12 heures 20 de l’après-midi, une discussion s’engage entre deux groupes de citoyens autour de la question. « C’est inacceptable que nos dirigeants fassent appel à une force militaire étrangère pour résoudre un problème d’ordre sécuritaire que la Police Nationale d’Haïti est en mesure de régler, si elle dispose de matériels et équipements appropriés », reproche un citoyen, qui qualifie la demande formulée à l’international par l’équipe gouvernementale de « crime de haute trahison ».

« Ces 18 ministres dont les signatures sont apposées au bas de la résolution officielle devront être jugés et condamnés pour ce camouflet qu’ils assènent à la première République noire du monde », poursuit-t-il, indiquant que cette démarche ne consiste pas à prévenir une crise humanitaire dans le pays, contrairement à ce que laisse croire le premier ministre, mais plutôt à se maintenir au pouvoir face à la fureur des manifestants à travers l’ensemble du territoire national qui ne jurent que par son départ du pouvoir.

« Au de-là du sentiment patriotique dont je suis animé et de l’ensemble de ces considérations pour le moins plausibles, il a y une situation intenable sur le plan sécuritaire qui dépasse la capacité de la Police Nationale et de l’Armée d’Haïti toujours au stade embryonnaire. Face cette situation, l’arrivée d’une force armée, d’où il provienne, est nécessaire pour corriger cette situation. Sinon nous mourrons tous sous balles des gangs qui font la pluie et le beau temps dans le pays », rétorque un autre citoyen.

« Comme une personne qui est sur point de se noyer, la population haïtienne ne se souciera guère de la couleur ni de l’origine d’une force militaire qui viendra lui extirper des griffes des gangs armées qui la terrorisent, tuent et voilent ses enfants sous les yeux complices ou passifs de autorités de l’Etat », tranche-t-il.

Pour lui, cette force armée aurait dû être déjà sur le sol, en vue, dit-il, de faciliter la reprise des activités économiques.

« Cela fait tantôt deux ans depuis que les gangs armés font la pluie et le beau temps dans le pays, ils bloquent la route de Martissant, coupant ainsi l’Ouest des 4 départements composant le grand Sud du pays. Dans le même temps, les membres du groupe armé cantonné à Canaan rendent la vie dure au usagers de la route conduisant au grand Nord », détaille cet homme. « Cette situation doit revenir à la normale afin que la vie puisse reprendre dans le pays » déclare-t-il.

Cette dernière en a suscité d’autres, beaucoup plus spontanées entre les membres des deux groupes. Le débat est houleux, chacun veut avoir raison, bref les échanges cordiaux et tolérants ont failli tourner au vinaigre.

Entretemps, le Gouvernement attend impatiemment l’arrivée du « sauveur blanc », pour mettre un terme aux mouvements populaires et pour continuer à se la couler douce au mépris des besoins urgents de la population.

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