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Décès tragique d’un étudiant lors d’un exposé : les conditions précaires mises en cause

La communauté universitaire haïtienne est plongée dans le deuil après la mort soudaine de Jean Wilfrid Aristide, un étudiant de 23 ans de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Ce dernier a succombé à un malaise pendant qu’il présentait un exposé sur la démographie dans le cadre d’un examen au local de l’Office de la protection du citoyen (OPC). L’étudiant, également inscrit à l’Institut national d’administration, de gestion et des hautes études internationales (INAGHEI), est décédé avant d’atteindre l’hôpital, malgré les efforts pour le secourir.

Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur les conditions dans lesquelles les étudiants haïtiens poursuivent leurs études, surtout dans un contexte marqué par l’insécurité grandissante à Port-au-Prince. Le local de l’OPC héberge temporairement une partie de la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE) de l’UEH, en raison du climat d’insécurité sévissant au centre-ville, où se situent les bâtiments officiels de la faculté.

Le docteur Renan Hédouville, protecteur du citoyen, a exprimé son indignation face à la situation. « C’est avec un sentiment de révolte que j’ai appris la mort de ce jeune étudiant », a-t-il déclaré, rappelant que l’OPC a dû héberger la FDSE à cause de la montée de l’insécurité. Il a également critiqué l’indifférence des autorités envers les personnes affectées par les déplacements forcés. Ce manque de considération exacerbe non seulement la crise sécuritaire, mais ajoute une pression supplémentaire sur des institutions déjà fragilisées.

Le doyen de la FDSE, Me Jean Eugene Pierre-Louis, a également déploré cette perte, insistant sur le fait que l’insécurité empêche les étudiants et les professeurs de fréquenter les bâtiments officiels de la faculté, autrefois situés sur la rue Oswald Durand. Ce déménagement forcé vers l’OPC met en lumière les défis auxquels fait face l’enseignement supérieur en Haïti, où les lieux d’apprentissage ne sont plus des sanctuaires de savoir, mais des refuges face à la violence.

Pour la famille de Jean Wilfrid Aristide, le choc est immense. Son frère, Widelson Aristide, était inconsolable à l’hôpital. « On ne lui avait jamais diagnostiqué de problème cardiovasculaire, même s’il se plaignait parfois de maux d’estomac », a-t-il confié avec douleur.

Ce drame met en exergue les défis sanitaires et sécuritaires auxquels la jeunesse haïtienne est confrontée. Non seulement les étudiants doivent braver l’insécurité pour poursuivre leur éducation, mais ils sont également exposés à des conditions qui mettent leur santé en péril. Il est impératif que les autorités prennent des mesures pour garantir la sécurité des lieux d’étude et offrir des infrastructures médicales adéquates.

La mort de Jean Wilfrid Aristide ne devrait pas être une simple statistique, mais un cri d’alarme pour une réforme urgente du système éducatif et sanitaire en Haïti.

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