Défense de la Dignité : Haïti doit agir avec force face aux déportations dominicaines
Face aux déportations massives et brutales de ses ressortissants par la République dominicaine, Haïti doit réagir avec fermeté. Depuis plusieurs mois, des images insoutenables de migrants haïtiens traqués, humiliés et renvoyés de force vers leur pays natal circulent, choquant l’opinion publique. En réponse, la diplomatie haïtienne, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, a dénoncé ces pratiques devant l’Organisation des États américains (OEA) le 8 octobre 2024. Cependant, au-delà des discours, Haïti doit envisager des actions concrètes et percutantes pour faire valoir les droits de ses citoyens et obtenir enfin le respect qu’ils méritent.
Lors de la réunion extraordinaire du Conseil permanent de l’OEA, ce mardi 8 octobre 2024, Haïti a vigoureusement dénoncé les déportations répétées de ses citoyens. Sur son compte X, la ministre des Affaires étrangères Dominique Dupuy a exprimé son indignation face à ce qu’elle qualifie d’« affront à la dignité humaine ». Les autorités haïtiennes ne contestent pas le droit de la République dominicaine à gérer ses frontières, mais elles dénoncent la manière inhumaine dont sont traités les migrants haïtiens. Ces derniers, souvent arrêtés sans motif valable, sont déportés dans des conditions déplorables, sans recours à un procès équitable, bafouant ainsi les principes fondamentaux des droits humains.
Mais alors que la diplomatie haïtienne alerte les institutions internationales, l’urgence est ailleurs : comment forcer la République dominicaine à changer de comportement ?
Le levier économique : Une arme puissante
Pour de nombreux observateurs, la solution réside dans l’utilisation d’un levier économique, aujourd’hui largement sous-estimé. Haïti est un marché clé pour les produits dominicains, notamment dans le secteur de l’alimentation, des matériaux de construction et des biens de consommation courante. Les frontières haïtiennes sont inondées de marchandises dominicaines, générant d’énormes profits pour l’économie de ce pays voisin. Ainsi, toucher à ce pilier fondamental de l’économie dominicaine pourrait s’avérer être un outil de pression redoutable.
Pourtant, ce levier reste peu exploité par Haïti. La stratégie consisterait à réduire voire stopper l’importation massive de produits dominicains, envoyant un message clair à son voisin. Si Haïti réussit à organiser un boycott systématique des produits en provenance de la République dominicaine, cela pourrait infliger un coup dur à son économie et forcer les autorités dominicaines à revoir leur approche des migrants haïtiens.
Cependant, une telle stratégie nécessite un véritable sacrifice collectif. Renoncer aux produits dominicains signifierait une réorganisation profonde du marché haïtien, mais surtout une capacité à endurer la pénurie temporaire de certains biens essentiels. Ce serait un acte de résistance nationale, une déclaration d’indépendance économique et politique.
Le peuple haïtien devra accepter de souffrir à court terme pour espérer une amélioration durable des relations entre les deux pays. Il s’agit de prendre conscience de la puissance que représente ce levier économique et de l’utiliser de manière stratégique. C’est à travers ce boycott que la République dominicaine pourrait ressentir, dans son portefeuille, les conséquences de ses actions.
Haïti doit désormais faire preuve de courage et de détermination pour protéger ses citoyens et exiger le respect de leur dignité. La diplomatie seule ne suffira pas à changer le cours des choses. Une action collective, fondée sur le boycott des produits dominicains, pourrait être le point de départ d’un rééquilibrage des relations entre ces deux nations.
La République dominicaine, bien qu’un partenaire économique majeur, ne peut plus continuer à ignorer les appels à la justice et à l’humanité. Le peuple haïtien, souvent méprisé, doit désormais prendre les rênes de son avenir et refuser de se laisser humilier. Le levier économique est à portée de main, encore faut-il avoir la volonté de s’en servir.
En définitive, c’est en frappant là où cela fait mal, dans les revenus économiques de la République dominicaine, qu’Haïti pourra obtenir des résultats concrets.
Il est impératif de dénoncer l’inaction des autorités haïtiennes qui, au lieu de s’attaquer aux véritables problèmes qui poussent des milliers d’Haïtiens à fuir leur pays, se contentent de faire des déclarations. Le pays est en proie à la violence des gangs, qui paralysent l’économie et plongent la population dans une misère de plus en plus profonde. Les autorités ne semblent pas déterminées à traquer ces groupes armés, laissant les citoyens se débrouiller seuls face à cette menace omniprésente. En conséquence, les gens se voient forcés de quitter Haïti, espérant trouver refuge ailleurs, loin des violences et des souffrances quotidiennes.
Il est temps que l’État haïtien prenne conscience de ses responsabilités et agisse pour protéger ses citoyens. La lutte pour la dignité des Haïtiens ne peut se faire sans une réponse claire et déterminée aux véritables causes de leur souffrance. Haïti mérite mieux qu’une éternelle attente de solutions ; il est temps de passer à l’action.