Des femmes journalistes raflent la 4ème édition du concours de droits humains de l’OPC

Ce mardi 8 décembre, l’Office de la Protection du Citoyen et de la Citoyenne (OPC) a remis des primes aux 16 lauréats de la 4ème édition du Concours de textes et de reportages de droits humains à l’Hôtel Montana. Dans la catégorie journalistes, ce sont les femmes qui ont raflé presque tous les prix. Quatre prix sur cinq ont été attribués à des femmes pour leur reportage sur les droits humains.

Il s’agit de Marlyne Jean de AlterPresse/AlterRadio qui est la lauréate. La deuxième place est attribuée à la journaliste de Signal FM, Anicile Maître. Rhode Vanessa Dalzon de Balistrad (Magik 9) a gagné le troisième prix. Quant au cinquième prix, il revient à Darline Honoré d’Imedia qui est devancée par son confrère du RCH 2000, Chenet Joseph, qui a eu la quatrième place.

Ces femmes journalistes ont toutes traité des sujets de droits humains pertinents à la société haïtienne. Pour elles, c’est leur façon de s’engager dans la lutte contre la violation des droits humains en Haïti.

La Lauréate Marlyne Jean a consacré son travail à la cybercriminalité. En Haïti, on compte de plus en plus de victimes d’actes de piratage. Mais, il n’y a aucune loi sur la cybercriminalité dans le pays. C’est ce qu’elle a essayé de voir à travers son texte intitulé : « Technologie : Sans aucune loi sur la protection de la vie privée, les internautes exposés à la cybercriminalité en Haïti ».

«. J’ai constaté que les gouvernements étrangers ont posé des actions afin de protéger la vie privé des internautes. J’ai fait un tour sur les réseaux sociaux. J’ai pu constater qu’en Haïti on utilise les données privées des gens à des fins de chantage ou d’avilissement. Donc, mon sujet est un appel, un plaidoyer aux autorités judiciaires sur la nécessité d’adopter des lois, d’adapter la législation haïtienne qui est veille de 185 ans avec l’évolution du monde. », a déclaré Marlyne.

Darline Honoré n’est pas restée non plus insensible aux Technologies de l’information. Elle s’est intéressée sur la pratique du journalisme à l’ère du numérique.

Darlime estime que le métier de journaliste commence à perdre de sa valeur avec l’essor du numérique, avec les réseaux sociaux qui montent en puissance.

« N’importe qui possédant un téléphone Android se croit journaliste. Il publie n’importe quelle information sans même la vérifier avant. Par exemple, on prend n’importe quelle photo, n’importe quelle vidéo sans respecter la dignité de la personne. Une fausse information diffusée sans vérification peut faire beaucoup de dégâts et de torts. D’autre part, il y a les medias en ligne qui pullulent. Ils veulent faire des scoops, ils ne prennent pas le temps de bien traités les informations. C’est tout ce constat qui m’a motivé à produire ce reportage dont je suis sortie 5ème lauréate. », argumente la journaliste d’Imedia.

Autre sujet qui n’a pas laissé ces femmes journalistes insensibles, c’est la violence sur toutes ses formes : que ce soit la violence conjugale ou la violence policière.

Anicile Maitre, dans son reportage, s’est intéressée à la violence policière. Elle a fait appel à des spécialistes pour essayer de comprendre le phénomène. Elle a interrogé des organismes de droits humains, des victimes et des psychologues pour essayer de mieux comprendre ce fait social et de proposer des pistes de solution. Pour elle, ce prix signe son entrée officielle dans la lutte pour le respect des droits humains en Haïti.

Vanessa Dalzon, quant à elle, s’est penchée sur la violence conjugale. Selon la jeune femme, toute personne a le droit de vivre avec dignité. Les hommes et les femmes ont les mêmes droits.

« Les cas de violence congugale sont nombreux. Alors qu’on a constaté, il n’y a aucune plainte contre la violence conjugale qui a abouti à un procès. La société croit jusqu’à aujourd’hui qu’il est normale qu’un homme bat sa femme », s’indigne la gagnante.

Les résultats de cette 4ème édition qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration des 72 ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et visant à promouvoir une culture de respect des droits humains en Haïti montrent clairement que les femmes-journalistes s’impliquent davantage dans le processus de la mise en place d’un État de droit en Haïti.

Ludie Monfort PAUL /HIP

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