Des organisations s’insurgent contre la tenue de la conférence-débat de Josué Pierre-Louis à l’UNESCO


 Dans un communiqué de presse rendu public, ce vendredi 24 juin, des organisations féministes et de droits humains en Haïti et en France ont, d’une seule voix, sollicité l’annulation de la conférence-débat de Josué Pierre-Louis, qui devrait avoir lieu le 28 juin prochain, dans les locaux de la Délégation permanente d’Haïti à l’UNESCO à Paris.

« L’UNESCO ne peut s’associer à un individu indexé dans des cas répétés de violations des droits des femmes et des droits humains », ont dénoncé ces organisations.
 
« L’UNESCO, en tant qu’institution visant à « assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, ne peut (…) s’associer à un individu tel que Josué PIERRE-LOUIS, indexé dans des cas répétés de violations des droits des femmes et des droits humains », ont estimé ces organisations dans cette note acheminée à la rédaction d’Haïti Infos Pro. Par ailleurs, les signataires du document ont dit s’insurger « contre la culture de l’impunité et réclament l’annulation de l’activité visant à donner une grande visibilité à Josué PIERRE-LOUIS ». « Si ce dernier doit être sous les projecteurs, c’est face à la justice, face à ses victimes », ont martelé ces organismes féministes et de défense des droits humains.
 
D’entrée de jeu, les organisations signataires ont tenu à rappeler que le secrétaire général de la présidence, Josué PIERRE-LOUIS, a été mis en cause pour des agressions sexistes et sexuelles envers des femmes travaillant sous son autorité. « Les actes ont été dénoncés auprès des organisations de droits de la personne, mais par peur de représailles, les victimes se sont abstenues de porter plainte », ont-elle regretté soulignant que l’ancien commissaire du gouvernement a été déclaré persona non grata en Belgique en 2013 en dépit de sa nomination comme ambassadeur, après une levée de boucliers des organisations féministes et de droits humains.
 
À titre d’exemple, elles ont cité le cas d’une employée du Conseil électoral qui avait accusé Josué Pierre Louis de violence physique et de viol survenus le 26 novembre 2012 alors que ce dernier présidait le Conseil Electoral Provisoire (CEP). « La survivante a courageusement porté plainte le 28 novembre au tribunal », ont rappelé les organisations précisant que la survivante a fait l’objet d’intimidations, de menaces et a dû abandonner les poursuites en dépit du soutien d’organisations féministes et de droits humains, en particulier la SOFA, Kay Fanm et le RNDDH.
 
Des organisations signataires comme RNDDH, Nègès Mawon, POHDH, Kay Fanm, SOFA pour ne citer que celles-là, en ont profité pour critiquer « l’impunité dont bénéficie Josué Pierre Louis ». Par ailleurs, elles ont pointé du doigt « des instances de l’État, dont le Ministère des affaires étrangères (MAE) et le Bureau du protocole du palais national qui, selon elles, sont mobilisées pour faire la promotion du livre de Josué PIERRE-LOUIS et lui permettre ainsi de bénéficier indûment, des ressources de l’État ».

À noter que l’ancien ministre de la justice doit prononcer une conférence le mardi 28 juin sur son livre intitulé « La modernisation du droit Haïtien, un défi pour l’avenir ».

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