Des parlementaires américains taclent Jovenel Moïse et prônent une transition en Haïti

Trois (3) élus à la Chambre des représentants aux États-Unis ont exprimé leurs préoccupations face à la gouvernance du Président haïtien, Jovenel Moïse. Dans une note conjointe rendue publique, mardi 22 Décembre 2020, Andy Levin de Michigan, Gregory Meeks de New York et Albio Sires de New Jersey, dénoncent la décision du Chef de l’Etat haïtien de publier des décrets qu’ils jugent « anti-démocratiques ». Ces parlementaires supportent l’idée de la mise en place d’un pouvoir de transition.

Dans cette note conjointe, ces parlementaires membres des Commissions des Affaires Etrangères et de l’Hémisphère Ouest, de la Sécurité Civile et du Commerce, affirment suivre de très près tout ce qui se passe en Haïti.

« Le Président Jovenel Moïse poursuit et augmente ses actions assimilable à l’instauration d’un régime autoritaire. Ces actions concernent la publication de nouveaux décrets, particulièrement celui créant l’agence nationale d’intelligence ».

Pour ces élus démocrates, il s’agit d’une décision extraconstitutionnelle. Selon Andy Levin, Gregory Meeks et Albio Sires « les récents agissements du Chef de l’Etat haïtien rappellent les abus anti-démocratiques subis par le peuple haïtien, durant le régime dictatorial des Duvaliers ». « Nous n’allons pas rester les bras croisés, et voir Haïti plongé dans le chaos », écrivent ces parlementaires.

« Une fois le 117eme congrès convoqué, le support aux acteurs démocratiques en Haïti sera la priorité de la commission. Nous allons travailler de manière urgente avec l’administration Biden, afin d’avoir une politique américaine qui priorise le droit et les aspirations du peuple haïtien », écrivent les parlementaires américains. Dans la même veine, ces membres de la chambre des représentants des Etats-Unis supportent la mise en place d’une transition, dirigée par les Haïtiens, pouvant favoriser un retour à l’ordre démocratique.

Dans cette note, les « Congressmen » promettent également d’engager les institutions et les alliés des États-Unis, dans un processus de coordination multilatérale devant se pencher sur la crise actuelle. Dans cette démarche, ces parlementaires américains veulent s’assurer que les officiels haïtiens ayant perpétré des actes de corruption et de violation des droits humains puissent être poursuivis en justice.

En ce sens, les élus de Michigan, de New York et de New Jersey s’engagent à travailler étroitement avec les membres de la société civile haïtienne, en vue de rechercher la paix et la démocratie dans le pays.

Cette note arrive quelques jours après la sortie de l’Ambassade des Etats-Unis en Haïti, qui critiquait la publication des différents décrets du Chef de l’Etat, spécialement créant l’Agence Nationale d’Intelligence. Dans un message publié sur Twitter, l’Ambassade des États-Unis à Port-au-Prince avait exprimé l’inquiétude de l’administration américaine face à ce qu’elle appelle « une érosion continue de la démocratie en Haïti ».

Haiti Infos Pro / HIP

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