Dialogue jamaïcain : Pierre Espérance dévoile les raisons de son voyage à Kingston
Le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, ne fait pas d’illusion en ce qui concerne les retombées du Sommet de la Jamaïque sur la crise haïtienne, programmé du 11 au 13 juin prochain à Kingston. Néanmoins, il entend manifester sa présence dans la capitale jamaïcaine pour des raisons liées au poids de la CARICOM dans la région et des considérations d’ordre géographiques de l’instance régionale.
Les leaders haïtiens, intéressés à participer à la Jamaïque du 11 au 13 juin prochain dans une rencontre sur la situation d’Haïti continuent de confirmer leur présence. S’il est vrai que dans les rangs du pouvoir, le doute s’installe en ce qui concerne la participation du Premier ministre de facto aux assises, au sein de la société civile, des voix commencent à justifier leur présence à Kingston.
Le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, figure parmi les intéressés et ne fait pas dans la dentelle pour confirmer sa participation à cette rencontre multisectorielle programmée sur le dossier haïtien. Sa position trouve justification non pas par le désir de voir les lignes bouger, mais par la nécessité d’honorer cette invitation d’un organe régional prestigieux.
Pour le défenseur des droits humains, la CARICOM reste la meilleure représentation des pays de la région, d’où la plus importante interface régionale. En outre, il souligne un certain rapprochement culturel entre les dirigeants de la CARICOM et les Haïtiens. Géographiquement, les Haïtiens et les Caribéens sont liés, explique-t-il. Espérance insiste sur le fait que la CARICOM a toujours contesté les régimes autocratiques, les pratiques obscurantistes et antidémocratiques instaurés par des pouvoirs politiques dans la zone.
Dans la foulée, Pierre Espérance déclare attendre peu de la rencontre de Kingston en termes de retombées positives. D’une manière claire et sans ambiguïté, aucun accord politique n’est à espérer pour Haïti avec un régime qui dilapide les caisses de l’État, qui appuie la gangstérisation des quartiers, qui viole les droits humains, selon le directeur exécutif du RNDDH. À ce stade, seul un accord inclusif initié par la population pour libérer Haïti de ces vautours s’impose, encourage Pierre Espérance.