Dimitri Herard, responsable de l’USGPN, objet d’une enquête pour trafic d’armes aux Etats-Unis

Alors que le président de facto Jovenel Moise a été assassiné en sa résidence privée le 7 juillet, le chef de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) Dimitri Herard fait l’objet d’une enquête aux Etats-Unis pour trafic d’armes, selon ce qu’a révélé le Centre de Recherche Economique et Politique basé à Washington D.C. dans un article paru sur son site le vendredi 9 juillet 2021.

« Dimitri Herard, le chef de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN), fait l’objet d’une enquête de la police américaine liée au trafic d’armes en Haïti, selon de multiples sources tant en Haïti qu’aux États-Unis » a révélé Jake Johnston, journaliste et associé de recherche principal au Center for Economic and Policy Research à Washington, D.C.

« Une source proche du président défunt, qui a requis l’anonymat par crainte pour sa vie, a affirmé que Moïse était personnellement au courant de l’enquête américaine sur Herard, et que Moïse leur avait dit que « les États-Unis s’en occupent” » a poursuivi l’article tout en affirmant que le commissaire de police est aux commandes d’une compagnie de sécurité privée. « Malgré la grande responsabilité d’Herard au sein de l’USGPN, il gère également une société de sécurité privée » a détaillé l’article ayant indiqué que « cette pratique, bien qu’elle constitue un conflit d’intérêts évident, est devenue de plus en plus courante chez les policiers ces dernières années ».

« Les forces de l’ordre américaines s’intéressent de plus en plus au réseau qui fait entrer des armes illégales en Haïti et à sa relation avec les enlèvements. De multiples sources ont confirmé que des agents des forces de l’ordre américaines se sont récemment rendus en Haïti et ont recueilli des informations relatives à Herard et à son implication présumée dans le trafic d’armes » a souligné l’article tout en précisant qu’une partie au moins des armes provient de Turquie et entre ensuite en Haïti via la République dominicaine, citant une source bien placée au sein des forces de l’ordre haïtienne. L’article a rappelé que le président de facto Jovenel Moïse s’est rendu en Turquie pour participer à un forum d’affaires en juin dernier.

« Bien qu’il n’y ait aucune preuve que l’enquête sur Herard soit liée à l’assassinat du président cette semaine, étant donné son rôle dans la sécurité présidentielle, l’existence de l’enquête va certainement soulever plus de questions » a estimé Jake Johnston rappelant que « le commissaire du gouvernement a.i de Port-au-Prince, Bedford Claude, a invité Herard, ainsi que Civil Laguel, coordinateur de la sécurité du président, et les chefs de deux autres unités de police, à être interrogés dans le cadre de l’affaire de l’assassinat ».

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