Dissolution : le Haut conseil de transition de Mirlande Manigat, une véritable « honte politique »
Le Haut conseil de transition (HCT), dirigé par Mirlande Manigat, aurait dû jouer un rôle important dans la période post-accord du 21 décembre 2022 en Haïti. Cependant, cette institution est devenue un exemple frappant d’inefficacité et de déception. L’absence de progrès concrets et la gestion opaque du HCT, désormais dissout officiellement, avaient soulevé des questions majeures sur son échec et la responsabilité de ses membres.
Depuis sa mise en place, le HCT avait pour mission de réviser la Constitution, de renforcer le système judiciaire et de former un Conseil électoral provisoire. Ces objectifs étaient ambitieux et nécessaires pour stabiliser le pays. Pourtant, le bilan du HCT est loin d’être à la hauteur des attentes. L’institution était restée silencieuse, avec peu de réalisations tangibles et une transparence financière inquiétante. Sa dissolution par arrêté présidentiel en date du 29 juillet 2024 était plus qu’une nécessité, selon plus d’un.
Lors des premières négociations politiques sous l’égide des Éminentes personnalités de la Caricom, il avait été envisagé que le HCT évolue en un Conseil présidentiel de cinq membres. Cependant, au cours du deuxième round des négociations avec les chefs de gouvernement de la Caricom, le HCT a été complètement mis à l’écart, tout comme l’a été le Premier ministre Ariel Henry. Cette exclusion met en péril la perte de confiance et l’incapacité du HCT à jouer un rôle significatif dans la transition politique.
Les signataires de l’Accord du 21 décembre, censés défendre le HCT, ont eux-mêmes envoyé trois représentants au Conseil présidentiel de transition, révélant ainsi une fragmentation et une compétition interne. Cette situation avait affaibli encore plus le HCT, montrant une incapacité à établir une gouvernance cohérente et efficace.
Un autre point préoccupant est l’absence de rapports financiers sur la gestion des fonds du HCT. Le manque de transparence et de reddition de comptes suscite des interrogations sur l’utilisation des ressources publiques. Les citoyens haïtiens méritent de savoir combien a coûté le HCT et comment les fonds ont été employés.
Le bilan en matière de réalisations concrètes est également décevant. Le silence qui règne autour des efforts pour instaurer un dialogue politique inclusif, rétablir la sécurité ou répondre aux urgences des politiques publiques est assourdissant. Ce silence contraste fortement avec les attentes initiales et démontre l’inefficacité du HCT.
Mirlande Manigat, ancienne candidate à la présidence et figure politique importante, se trouve maintenant dans une position où son échec est manifeste. Le HCT, censé être un pilier de la transition politique, s’est révélé être une déception totale. Sa gestion et son manque d’action sont une honte pour Haïti.
La question est maintenant de savoir où est passée Mirlande Manigat. Son absence sur la scène politique soulève des questions importantes sur l’efficacité du HCT et sur les véritables raisons de son échec. Avec l’arrivée du Conseil présidentiel de transition, le HCT était devenu une institution fantôme.
Cet échec est un coup dur pour la politique haïtienne. Il marque probablement la fin de carrière politique de Mirlande Manigat. Les citoyens haïtiens, ainsi que l’ensemble des élites politiques, économiques et sociales, doivent tirer des leçons de cet échec et repenser la stratégie de transition. La responsabilité, la transparence et le leadership sont essentiels pour sortir Haïti de cette crise chronique.