Donald Trump et Jovenel Moïse, « saboteurs patentés de la Démocratie »
Donald Trump et Jovenel Moïse sont logés à la « même enseigne ». Ils ne sont pas différents l’un de l’autre. Ils sont tous deux des ennemis de la démocratie. Ils travaillent chacun à sa manière, pour discréditer les institutions. Ils ont travaillé et travaillent encore pour mettre les citoyens de leur pays en désaccord avec les institutions républicaines, véritable socle de tout régime démocratique. La démocratie est à leur yeux un obstacle qu’il faut à tout prix contourner. Ces derniers dans leurs pays respectifs ont tout fait pour saboter voir détruire les institutions démocratiques.
La démocratie américaine, considérée comme la plus grande au monde est à genoux. La situation cahotique qui a régné mercredi au Capitole avec l’intrusion des partisans de Donald Trump au Congrès, est un coup fatal porté à la démocratie américaine. Le leader républicain Donald Trump en est le principal instigateur. Il a fragilisé le tissu social américain avec ses prises de positions discriminatoires, ses déclarations intempestives, racistes et insipides. Ce dernier, a appelé ses partisans à marcher sur le Capitole pour protester contre les résultats des élections présidentielles que le Congrès s’apprêtait à confirmer les résultats,consacrant la victoire de Joe Biden. Mais Trump s’est érigé en perdant récalcitrant, incitant ses sympathisants à mettre en déroute le jeu démocratique. Et de fait, l’impensable a eu lieu. Ses partisans ont tristement offert un spectacle hideux au Capitole.
Les violences au Capitole traduisent l’état inapte d’un président, incapable de se transcender, de se mettre au-dessus de la mêlée pour jouer son rôle de garant des institutions. Depuis sa prise de fonction, il s’est montré manifestement hostile aux institutions, essayant par tous les moyens de les banaliser et de les réduire au silence. Les violences perpétrées au Capitole mercredi, font du président américain un » Saboteur de la démocratie ».
Ici en Haïti, Jovenel Moïse s’inscrit dans la même dynamique que son homologue américain. Ce dernier, contrairement à Donald Trump où les institutions lui résistent, n’a pas trouvé d’obstacles pour parvenir à ses fins. Tout comme son maître Michel Martelly, il n’a organisé aucune élection depuis son arrivée au pouvoir, il a mis K.O le parlement haïtien en le rendant dysfonctionnel, la justice haïtienne n’est plus cette femme aux yeux bandés, elle est réduite à une peau de chagrin, l’opposition politique n’arrive plus à jouer son rôle de contre-pouvoir. Jovenel Moïse dirige tout seul le pays, en d’autres termes nous ne sommes plus dans une démocratie. Nous sommes dans un État despote, autocrate, dictatorial , mercenaire, prédateur etc.
Les dérives de Jovenel Moïse surpassent de loin les agissements téméraires de Donald Trump. Ce dernier bien heureusement n’arrive pas à passer de la parole aux actes. Il a beau contester, dénoncer les élections présidentielles les qualifiant même de frauduleuses, mais ses recours n’ont rien donné, parce que les institutions américaines sont solides, elles ne se laissent pas faire. Malgré tout, son cynisme est implacable. Sa volonté manifeste de saboter, de détruire les institutions le surpasse. Ses partisans et lui ont certainement joué leurs dernières cartes. Les actes de vandalisme contre le Capitole ont tout simplement montré à la face du monde le côté obscur d’un président parachuté dans l’arène politique, mais dépourvu de tout sens éthique et de responsabilité.
Jovenel Moïse, quant à lui, joue avec le feu. Il se croit tout permis. Il dirige par décret au grand mépris de la Constitution. Il nomme et révoque à sa guise. Il n’a de compte à rendre à personne, même pas au peuple haïtien, qu’il est censé représenté. C’est un monarque, mais sans royaume. Aujourd’hui en Haïti, la démocratie est bafouée par Jovenel Moïse, la constitution sur laquelle il a prêté serment est, selon lui, source de discorde; il se donne pour mission en dehors de la loi de la changer. C’est le comble pour un président décrié, qui n’a aucun sens de responsabilité, ni aucun souci d’être au service du peuple haïtien.
En somme, Haïti est à moins d’une heure des États-Unis, les atteintes de Jovenel Moïse à la démocratie en Haïti résonnent jusqu’à la République étoilée, mais l’administration Trump a fermé les yeux. Au contraire, elle a épaulé l’apprenti dictateur, elle l’a soutenu jusqu’ici. Le soutien des États-Unis d’Amérique à Jovenel Moïse n’est pas anodin. Comme dit le vieux dicton » Qui se ressemble s’assemble », « les oiseaux de même plumage volent ensemble ». Donald Trump partira de la maison blanche sans les honneurs, Jovenel Moïse, lui, ne connait pas encore son sort, il ne sait pas comment il partira, mais une chose est sûre : il partira également sans les honneurs, et sera peut-être chassé du pouvoir contre son gré.
Ricot Saintil /Haiti Infos Pro