Droit à la parole : Faut-il priver les anciens et actuels hauts gradés de l’État frappés par des sanctions internationales ?

Les opinions sont partagées sur la question relative à la censure que les médias devraient imposer ou pas aux anciens et actuels hauts dignitaires de l’Etat ainsi que des personnalités politiques touchés par les sanctions du Canada et des États-Unis.


Pour certains, ces personnes jouissent de la présomption d’innocence n’ayant pas encore été condamnées par la justice. Pour d’autres, D’autres, ces sanctions de la communauté internationale à l’encontre de ces gens devraient constituer une occasion de les bannir une fois pour toute de la scène politique.

Les actions politiques entreprises par ces personnalités durant les trente dernières années n’étaient pas de nature à contribuer au développement économique du pays, par ricochet à l’amélioration de la condition matérielle d’existence du peuple haïtien, croient dur comme fer certains citoyens de la capitale haïtienne, interrogés par Haïti Infos Pro.

Il est 10 heures 35 AM, nous sommes sur la place Boyer située dans la commune de Pétion-Ville. Comme d’habitude à pareille heure, divers citoyens y sont déjà présents. Ils discutent d’un ensemble de sujets en lien avec le football, puisqu’ on est dans un contexte de coupe du monde. Après avoir passé en revue l’échec de l’équipe d’Argentine face à l’Arabie Saoudite, ils plongent dans le vif du dossier en rapport aux sanctions infligées par des pays de la communauté internationale à des anciens ministres, sénateurs et députés haïtiens, y compris à un ancien président et un ancien Premier ministre. Certains pensent que ces mesures sont arrivées à point nommé, compte nu de la situation sécuritaire du pays. Les gangs qui sèment le deuil dans les familles haïtiennes ont été créés par la plupart de ces hommes politiques dans la perspective de leur maintien au pouvoir, croient savoir un citoyen, qui émet des réserves quant à la possibilité que ces derniers puissent définitivement se retirer du monde politique.
Il dénonce en ce sens, le comportement des médias qui leur accordent la parole dans le but de redorer leur blason, alors que le résultat de leurs gabegies administratives et des leurs mauvaises actions politiques saute aux yeux.

Cette approche est balayée d’un revers de main par un autre citoyen qui évoque le principe de la présomption d’innocence dans le cadre de ce dossier. « Tant que la justice haïtienne n’aura pas rendue son verdict, les gens sanctionnés continueront de jouir pleinement de leurs droits civils et politiques, ce qui revient à dire qu’ils pourront intervenir dans tous les médias, dès lors qu’ils sont sollicités », tranche un autre homme. Pour lui, la presse ne doit pas s’ériger en un organe de sanction.


Cette réaction en a suscité bien d’autres. Cette discussion qui se faisait dans le calme amical s’est vite transformé en véritable tohu- bohu, où chacun voulait avoir raison.Il reste à savoir si la justice haïtienne, déjà mise sur le banc des accusés pour des scandales de corruption dont elle est souvent l’objet, va pouvoir laver son image ternie. Elle est plus que jamais face à son destin, estiment certains observateurs.

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