En quête de «vérité», Joverlein et Jomarlie Moïse espèrent réinventer la justice haïtienne

Déjà un mois après l’assassinat de Jovenel Moïse, l’ombre d’une illusion de justice plane sur l’enquête. La famille présidentielle éplorée, espère la vérité sur le crime, en pensant, apparemment, pouvoir réinventer un système judiciaire défaillant.

Joverlein Moïse et Jomarlie Moïse, fils du président défunt Jovenel Moïse, trouvent la façon d’exprimer la douleur, un mois après l’assassinat de leur père. Pour eux, évoquer le départ tragique du 58ème Chef d’État haïtien, c’est comme raviver les braises d’un souvenir douloureux.

« Mwen pap janm jwenn souri sa ankò, ou manke nou », écrit Jomarlie Moïse, illustrant une prise de photo en famille, en période de fin d’année.

Pour les Moïse, les crimes, les massacres d’État, les assassinats en série perpétrés par des gangs armés sur la population civile sont loin de mobiliser la justice. Combien de proches de victimes d’exactions qui attendent depuis des lustres l’aboutissement des procès? Combien sont-ils des dossiers qui moisissent dans les tiroirs des Parquets de la République ? Combien sont-elles les enquêtes mises en pause par les autorités judiciaire et policière?

Dans le vocabulaire des Moïse, le mot «vérité» vient de se conjuguer dans un contexte opportun mais d’une rare complexité, soulignent des avisés. Autant que les révélations s’accumulent, autant que les mailles du crime paraissent indéchiffrables. Des arrestations se multiplent, des avis de recherche pullulent, des exécutants identifiés et appréhendés, selon la Police Nationale d’Haïti (PNH), mais rien n’augure un épisode concluant. Dans la foulée des dénonciations, les auteurs intellectuels courent en les rues.

La famille présidentielle nourrit l’illusion d’une justice rapide.
Joverlein Moïse espère la ‹‹vérité››, encourage de nouvelles stratégies pour faire bouger les lignes.

« Un mois plus tard, rien. Toujours rien. Sa yo di nou yo pa laverite, men n’ap tann. N’ap tann yo repanse, rekalkile, n’ap tann laverite. Sinon nou pral chache laverite, epi n’ap jwenn laverite », a-t-il laissé entendre.

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