Enquête policière sur l’assassinat de Grégory Saint-Hilaire : Pierre Espérance sceptique quant à son indépendance

Se basant sur les récentes conclusions de l’enquête de la Direction Centrale de la Police Judiciaire sur l’assassinat du Bâtonnier Monferrier Dorval, le directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains, Pierre Espérance met en doute l’autorité de la DCPJ à conduire une enquête indépendante sur le meurtre de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire.

Le responsable du RNDDH ne se fait pas d’illusions en ce qui à trait aux conclusions de l’enquête policière sur les évènements du 2 octobre dernier ayant coûté la vie à l’étudiant Grégory Saint-Hilaire, dans l’enceinte de l’École Normale Supérieure. Pierre Espérance met en cause le traitement accordé au dossier par la Parquet de Port-au-Prince, quelques heures après le crime.

 »Aux heures qui ont suivi le crime, le commissaire du gouvernement aurait dû se transporter sur les lieux pour engager des enquêtes de proximité, conformément aux articles 33 et 34 du code de l’instruction criminelle. Malheureusement, Ducarmel Gabriel s’est contenté d’instruire la DCPJ et la médecine légale 48 heures après le crime », dénonce Pierre Espérance.

Ces faits mettent en lumière la banalisation du crime et la violation systématique des droits de la personne normalisées par ce pouvoir politique, analyse le militant des droits humains.

Il met en cause le comportement des policiers de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National faisant usage excessif de gaz lacrymogène ce qui a contrarié l’évacuation de l’étudiant de l’enceinte de la faculté après avoir été atteint d’un projectile dans le dos. Ces actes traduisent des éléments de flagrance devant consolider le dossier, estime-t-il.

S’agissant d’une enquête policière impartiale, le défenseur des droits de l’homme n’est pas dupe. Pierre Espérance, évoquant les conclusions de l’enquête sur l’assassinat du docteur Monferrier Dorval, pense que l’institution policière est sous la coupe réglée du régime en place.

 »Le rapport sur l’assassinat du Bâtonnier Dorval demontre que la DCPJ est sous l’influence des mains invisibles. Cet organe de la PNH demeure prudente sur certains dossiers visant des autorités politiques. Je demeure sceptique quant aux conclusions de l’enquête sur les évènements de l’ENS », anticipe Pierre Espérance.

En outre, il déplore qu’aucune sanction n’ait été appliquée contre des agents de l’USGPN cités dans des actes de brutalité contre des civils.

H.N / Haiti Infos Pro

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